lundi 18 mars 2024

Un peau-être Navajo



 Un peau-être Navajo dessine

sur une souche


Iridescence 

Soleil médecine moléculaire

Un bourdon frôle ta bouche


Tu tombes de sommeil

Dans le ciel, un vol circulaire


Anouk et Meichelus




mardi 5 mars 2024

Entités



Entités



L’idée de départ lors de la création de cette toile était de représenter symboliquement la présence des         « entités sans âme », celles du monde physique appartenant aux êtres humains comme celles des mondes invisibles, créées ou non par nous, les humains. Cela m’intéressait car nous avons souvent tendance à ignorer, laisser de côté voire combattre nos propres ressentis. Je voulais m’inspirer des aspects « négatifs de la relation », quitte à en payer le prix, par exemple quant on sent que une personne est toxique pour nous.

 Dans ce même temps, je ne voulais pas « focaliser » juste sur cela, l’aspect « négatif », juste sur le côté mauvais et son influence, car la part de représentation qui est en jeu quand on ressent cela à l’égard de l’autre est présente… Mais souvent, la première impression reste la bonne. C’était une contrainte à laquelle je voulais me confronter, et voir où le résultat me mènerait. Nous connaissons parfois, dans notre entourage, des personnes toxiques. Toutefois, il existe aussi ce que je nomme des « entités », invisibles, liées à certains humains.

Quand ces humains sans âme et ces entités s’accordent et interagissent, c’est que les enjeux sont forts. L’un et l’autre, individuellement, se nourrisse de notre énergie. Prenant vie avec, par exemple,  « les formes pensées », ces entités puissantes peuvent aussi se détacher de leurs auteurs et avoir une existence propre dans le monde astral. Par définition, ces entités négatives, tout comme ces personnes,  se nourrissent des émotions et des pensées négatives (peurs, colères, jalousies etc.). Elles vampirisent l’humain en se collant à ceux et celles qui leur correspondent énergétiquement (le fragile attire le dur…), à ceux et celles qu’elles vont croiser sur leur chemin et ainsi contribuer à se maintenir en vie. Parfois, ce sont des créatures qui n’ont pas conscience d’exister ni de ce qu’elles infligent à leur hôte, tandis que d’autres fois, elles peuvent être animées d’intentions ce qui ne sont pas des plus joyeuses. A ce moment là, on peut dire que nous ne sommes plus dans la projection, dans la représentation psychique mais dans une lutte pour notre propre survie…

Je voulais dessiner et peindre l’ascension, l’évolution possible d’un négatif vers le positif. 

Je suis sûr que ces formes pensées puissantes, ces situations mentales, émotionnelles, générées par leur influence, peuvent être ôtées, nettoyées, transformées en formes pensées positives, en entités bénéfiques.

 J’avais envie de travailler cette part là, liée à l’invisible. J’ai cherché comment modifier le regard symboliquement.  Un peu comme un sportif  partant à l’entraînement, méthodiquement, avec détermination, entraînement qui le mène au but ultime :  gagner ! 

Certaines entités sont désincarnées depuis des décennies, peut-être même des milliers d’années. Elles fréquentent les lieux anciens chargés de souffrance, de peur, de haine, de colère mais aussi les endroits, les espaces ou résident la violence, le meurtre, la débauche et les addictions en tous genres (alcool, drogue, sexe etc.). Au fond, peut importe le lieu où elles sont présentes car elles peuvent se loger partout dans le réel… ou à côté, en parallèle.  

Je pense que l’on peut comprendre ce phénomène sans accorder plus de légitimité physique et spirituelle que cela à l’existence de ces entités. Pas question d’accepter la spoliation d’un hôte, mais au contraire, montrer qu’avec l’existence d’une « porte » juste là, disponible, on peut changer les choses. Une porte peut toujours être recherchée, pour peu qu’on en ait l’intention, et celle-ci ouvrirait sur un nouveau monde… 

Dès lors, la vie, contre toute attente, peut de nouveau émerger, laisser filtrer la joie quand tout, par ailleurs, semble triste, prédestiné, déprimant, agité et enfermé dans le terrible cercle des incarnations et de la culpabilité. 

Pour quelles raisons ces entités sont-elles là ? Participent-t-elles à un enseignement ?  Définissent-elles, d’une certaine manière, les contours d’un chemin qui serait plus juste pour l’évolution personnelle ? Le paradoxe du guerrier ne se retrouve-t-il pas en chaque chose ou les opposés forment l’équilibre ? La « fonction du  tyran » comme moyen de  radicalisation spirituelle est-elle pensable pour la victime ? Les épreuves de la vie nous montrent avec cruauté à quel point ce paradoxe participerait à changer nos modélisations, nos regards en profondeur, voire notre destin. Chacun, tyran ou victime,  ayant une charge karmique à supporter…

 La possibilité de prendre conscience qu’un changement est nécessaire mais aussi possible lorsqu’on ne se laisse pas fasciner par l’obscurité m’intéressait. Les entités nous aideraient à trouver la lumière en chargeant notre conscience de mille nuances. Le sommeil éternel des humains, lui, ne permettant pas d’opérer un réel changement, il fallait que l’éveil se produise. Si, dans le cours de nos vies, des modalités    d’éveil ne sont pas semées sur le chemin, où trouver,  lors de notre propre évolution, les moyens du changement ? A défaut, l’hibernation risquerait d’être éternelle.

 L’univers qui crée les épreuves de la vie, quelles qu’elles soient, nous accompagne, et la conscience est le moteur. Ne pas être l’objet de l’obscurité, mais le facilitateur de la lumière comme orientation, n’est pas un choix mais une recommandation. C’est l’option qui m’apparaissait motivante pour cette toile… 

Pour autant, rien ne garantissait que moi-même,  je ne me laisserais pas happer par l’obscurité. Je ne voulais pas représenter la lumière, l’énergie, la beauté, la puissance, avec des clichés lyriques. J’avais à l’esprit le  « pouvoir » de la médecine spirituelle, la force de l’énergie de vie, et l’envie forte de montrer l’énergie sacrée. Ce n’est pas rien. C’est pour cette raison que j’ai voulu m’appuyer sur la présence, au-dessus de mon village, des Katchinas dansant, représentation symbolique des poupées sacrées dans les traditions des tribus hopis. Je sentais qu’ainsi, je représentais l’innocence, la joie, l’élévation et l’espoir.

Ce travail m’a pris deux mois et demi durant lequel nous sommes tombés malades, Anouk et moi. Une forte grippe qui n’en finissait pas, avec des symptômes pulmonaires persistants, signes d’une hypothétique expérimentation dans la matière, dans nos corps, d’une descente énergétique épuisante, avant que nous puissions nous relever doucement, une fois l’énergie nettoyée grâce à la marche, la méditation et beaucoup d’amour, et une fois la partie inférieure de la toile - où sont concentrées les énergies toxiques - terminée. Tel un combat don-quichotesque et intentionnel fort, sous le moulin de Félines-Minervois, j’ai achevé cette toile en me réjouissant de pouvoir vivre et partager ce qui se joue sous la danse des esprits.

Toile de 60cm x 80cm réalisée au crayon mine noire, à l’encre de Chine et peinture acrylique, avec du brou de noix, de la peinture pastel irisdescente et de la peinture pastel classique. 

jeudi 29 février 2024

Ah le dieu Aa, L’esprit du Rurutu

Ah le dieu Aa, l’esprit du Rurutu


L’esprit du Rurutu
Gravé dans la roche félinienne

Depuis le ciel
Fondation du firmament
Gardien surnaturel
Révélation guettée 
logée dans la matière
Troque le bois pour la pierre
Écho d’une intention
Merci.


Ah le dieu Aa, L’esprit du Rurutu





L ‘arbre d’amour

 

L’arbre d’amour

Une abeille nouveau née

Sur son ventre tacheté

Des reflets pourpre

Sacrée journée.



lundi 15 janvier 2024

« La Maât soufflant à l’oreille du philosophe. »

 «  La Maât soufflant à l’oreille du philosophe »


Mon ambition - et pas des moindres - est de relier philosophie platonicienne et mystique de l’Égypte ancienne avec le concept de Maât : chacun à sa juste place, dirigeants, artisans, guerriers ou autres, bon accomplissement des tâches pour la communauté, équilibre sociétal duquel ordre et justice émanent. 

On retrouve ce concept abstrait de la loi de Maât dans le chapitre 125 du « Livre des Morts des anciens Égyptiens : les 42 lois de Maât  intitulées « les confessions négatives » ou encore « la déclaration d’innocence ». 

La Maât originelle est une divinité femme, fille du dieu Ré. C’était aussi la soeur mystique du pharaon : elle l’assistait à la « psychostasie », c’est-à-dire à « la pesée du coeur » en vue du passage bienheureux vers un au-delà éternel. Elle représente l’harmonie cosmique, la rectitude, mais aussi l‘équilibre du monde, l’équité, la justice, la vérité et la paix. 

N’ayant pas un don spontané pour l’ordre, j’ai pensé représenter ce concept de la Maât « soufflant à l’oreille du philosophe » un chemin possible sans trop de difficulté. J’ai pu me servir de mes erreurs graphiques comme solutions…

Chercher et voir où ce « déséquilibre » naît, et où celui-ci se cache, se repère… Puis s’ajuster à l’Etre pour que se réalise ce qu’on appelait « la voie du coeur » en Egypte ancienne.

Dans ce tableau qui montre, au premier abord, une symétrie « équilibrée », une organisation ethnique, l’imperfection est présente, permettant de façon graphique de justifier l’intervention du « souffle de la Maât. » Ainsi, pour reprendre le concept issu de la mythologie égyptienne, l’homme peut se donner la chance de ne pas sombrer dans le chaos de « l’Ifset », l’antithèse de la Maât. Eh oui, déjà à cette époque, rien ne se faisait tout seul… Mais c’est tout seul qu’on le réalise.

Des graphismes peuvent rappeler les motifs hopis ou navajos, mon intention étant là aussi de représenter une symbolique en trait d’union avec le concept de la Maât chez d’autres peuples connus pour rechercher également « l’harmonie ». Que les chercheurs d’hier comme ceux d’aujourd’hui aient pu ressentir l’écho, le souffle de la Maât sur leur chemin, est un trait de l’humanité. Aujourd’hui, l’organisation de la Cité n’est plus une incitation, une préconisation à suivre « une voie juste ». La domination du matérialisme scientifique limite la conscience à la vérification du réel et des egos surdimensionnés… 

On peut retrouver, en miroir, un saut plus loin de l’autre coté de l’Atlantique et à la même époque ancienne, cette démarche sociétale juste et harmonieuse, associée au « liant » de l’être et de la nature pour désigner beauté et harmonie. On peut retrouver aujourd’hui cette symétrie cosmique dans toutes les nouveautés émergeantes (concepts, découvertes scientifiques, évolution de la pensée etc.), ce qui laisse entrevoir que cet état préexistera toujours : ainsi irait le fonctionnement de l’Univers.

Les liens de l’individu et du groupe sociétal à une philosophie de l’équilibre sont considérés comme extravagants tant l’on accorde d’importance au paraître et au superficiel. En créant  « La Maât soufflant à l’oreille du philosophe », mon souhait est modestement de convoquer le pouvoir de la Maât désignant tout  point de déséquilibre dans le but de faciliter un changement. Je rêve que le monde change…

Toile de 60/80 cm sur papier aquarelle grain fin avec des pastels aquarellables, des pastels luminescents, de l’encre de Chine, du feutre, de l’acrylique et du crayon mine noire gras et maigre.




mardi 21 novembre 2023

« L’HÉKA »

 « HEKA » : tableau de 80/60 cm sur papier aquarelle Arches . Crayon mine noire gras et maigre, encre de Chine, pastel classique et pastel iridescent. Commencé en le 10.04.2023 et terminé le 21.11.2023.












J’ai choisi ce titre « HÉKA » qui veut dire « magie » pour le sens qu’il représentait dans l’Égypte antique et qui m’a habité au long de la réalisation de cette toile. 

Le sens du mot « Héka », dans l’histoire de l’Egypte antique, se réfère à tout ce qui désigne la magie et incarne le dieu du même nom, présent dans le monde des vivants comme des morts. Les mots et les gestes sont les moyens des Égyptiens des premières dynasties pour pratiquer l’Héka, c’est à dire : la magie. A différencier de ce que nous, occidentaux, appelons la magie, la prestidigitation, l’illusion qui est l’art de réaliser un tour, de substituer ou faire disparaître un objet choisi. Heka c’est ce qui unit toutes les manifestations, ce qui ordonne, tout le monde peut l’utiliser, c’est le pouvoir créatif. Chez les égyptiens, faire de la magie, c’est se connecter. Tout est lié, Heka ordonne pour permettre un équilibre cosmique. Faire de la magie, c’est se connecter à l’univers et ses énergies.

La magie, selon les Egytiens de l’Antiquité, est née en même temps que la création du monde. Elle est présente dans la mort grâce aussi à de nombreuses formules magiques qui repoussent les monstres et jalonnent le parcours des défunts afin de l’aider à arriver au but et obtenir une éventuelle « résurrection ». Elle est traduisible par « magie sacrée » et « énergie sacrée ».

HEKA est, chez les vivants, utilisée pour soigner les maux et s’en prémunir, repousser le « mal » aussi bien sur terre que dans l’au-delà. Mais HEKA est avant tout une sagesse plurimillénaire qui s’appuie sur la magie, le pouvoir et la spiritualité, c’est l’invisible et la lumière…

Les Égyptiens de l’époque avaient pleinement conscience qu’Heka était le pouvoir de nouer des liens symbolisés par une cordelette tressée deux fois sur elle-même. Prendre le pouvoir sur soi-même représentait l’auto-gouvernance qui préexiste en chacun de nous afin de nous permettre avec le « coeur-conscience » de faire le juste choix. Ce même choix qui rend le coeur léger pour réussir l’épreuve de « la pesée » face à la « Maât » ( la déesse de l’harmonie cosmique, de la rectitude, de l’ordre et de l’équilibre des mondes, de l’équité, de la paix, de la vérité et de la justice).

Pythagore et Platon semblent s’être servis de la sagesse égyptienne en s’appuyant sur ces notions de pouvoir et de spiritualité. Pour ma part, le pouvoir de « l’HEKA » sera une aide à construire et avancer dans cette toile. Comme pour la pratique de l’art taoïste de la graphie, j’ai commencé ma méditation et en suis sortie en jetant mon crayon au travers de la feuille de papier fixé sur le point nodal du coeur. Puis, j’ai suivi le fil magique et précieux de l’Heka en flairant, tel un animal, son absolu sentiment poétique, le juste angle lumineux où l’alchimie du réenchantement opère. 

L’idée d’allumer la lumière invisible de la spiritualité, de combattre le chaos, la surdité mentale, l’avidité tout en donnant le meilleur de soi m’ont inspiré. Renouer les liens avec l’univers, les autres et nous-mêmes afin de permettre l’harmonie du vivant parmi les vivants était inscrit dans ces traits comme dans mon coeur, depuis toujours, jusqu’au bout du jour.

vendredi 14 juillet 2023

« Métaphysique épiphysérienne  »

 « Métaphysique épiphysérienne » 


Toile de 80/60 cm réalisée au crayon mine, avec de l’encre de Chine, de la peinture pastel, de la peinture pastel luminescente, des feuilles de cuivre et de thé sur papier Arches «aquarelle » et papier cartonné.

Partant de la certitude que relèguent de nombreuses traditions spirituelles, je me rappelle de ces mots :       « tout est relié »,  l’esprit et l’univers sont le miroir de la conscience qu’on ne peut pas juste localiser dans notre cerveau, quel que soit l’importance de ce dernier. Descartes mystique -  hé oui ! il voyait déjà le siège de l’âme dans la glande pinéale, autrement dit l’épiphyse - c’était un bon début pour un seul gars. Il se faisait l’écho inconscient des traditions boudhistes, vivaces à ce jour encore, qui soutiennent l’idée que notre épiphyse est le siège d’un 3ème œil émetteur/capteur d’une conscience exogène. Le chemin est jalonné de certitudes et de doute qui ne devraient jamais s’affronter, ne serait-ce que parce qu’aujourd’hui, nous acceptons mieux l’idée qu’une  convergence est possible avec un savoir intuitif. 

Que « l’esprit » au sens spirituel, ou bien le « sacré », soit localisé dans l’épiphyse, le coeur, au bout de nos doigts ou sur la bordure externe de nos yeux, ne nous en garantit pas la permanence…

Pour cette toile, j’ai cru bon de laisser le crayon naviguer au confins des étoiles, juste après l’incertitude blasphématoire qui consiste à penser et dire que la science matérialiste est la religion ayant remplacé la superstition qui trônait juste avant. J’ai senti frémir les Orbes vibratiles de « l’éveil » en tenant en équilibre parfait cette « incertitude » au fond de moi. J’ai cherché à en faire l’instrument d’une joie éphémère pouvant trans-former  l’instant en poudre d’or. 

D’un geste lent et profond, j’ai semé aux 13 vents une douce invitation à ce que soit creusé, juste au pied de cet équilibre, juste entre nous deux, un extrait d’un joyau fleuri de ton sourire. 

Un équilibre délicieusement tissé de notre passion amoureuse et du savoir millénaire des grands sages. Ceux qui n’ont rien demandé aux livres, aux dogmes et au pouvoir mais qui sont nés juste là où germe un micellium de pourpre et de rose, le réseau infini du divin partagé qu’il suffit de humer, un endroit, une place pour la beauté offerte et sacrée que l’univers accepte de montrer quand on accepte humblement d’en faire la demande. Caché secrètement dans l’instant présent, dans le simple émerveillement d’un passage de papillon ou sous une lettre que transportent un chat joyeux ou un chien sujet à un trouble du comportement, il se fait jour, un jour d’amour. Rien ne laissait supposer que l’éveil est à la disposition de chacun, rien ne laissait croire que nous trouverions la route qui mène vers les « Dévas ». Et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit.





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