Le regard de Meichelus : un monde réenchanté…
Bienvenue dans Le regard de Meichelus, héritier d’Eugène Delacroix par sa grand-mère, où la peinture et la littérature se font échos dans une danse magique, résistance subtile à l’ordinaire. Ce blog est un voyage surréaliste, une incantation poétique pour redécouvrir la beauté secrète du quotidien. Chaque texte, chaque toile, comme une clé mystique, ouvre des portes vers un ailleurs où l’art devient guide et la magie, souffle d’éternité, éclaire des chemins insoupçonnés.
dimanche 27 avril 2025
Article paru ce dimanche 27 avril 2025 dans les deux éditions de Narbonne et CARCASSONE suite au vernissage

mardi 1 avril 2025
Article paru dans l'indépendant pour le vernissage du 24 avril

samedi 15 février 2025
Poème : La rouille et le vent
Deux vieux tracteurs rouillés reposent sous le vent, témoins silencieux d’un monde où l’essentiel prime sur l’accessoire. Leur carcasse fatiguée, marquée par les saisons, porte en elle la mémoire d’un labeur humble et acharné. Ils veillent à l’entrée d’une ferme où l’on ne compte pas les heures en chiffres, mais en gestes. Ici, on ne produit pas pour accumuler, on sème pour nourrir, on soigne pour guérir, on accueille pour offrir une seconde chance.
Les chevaux arrivent un à un, cabossés par la vie, rejetés par un système qui ne tolère que l’efficace. Mais ici, entre les mains discrètes et bienveillantes de ceux qui habitent ces terres, ils retrouvent leur souffle, leur dignité. Rien n’est fait à la hâte et tout suit le rythme de la nature, en tenant à bout de bras, les corps et des âmes.
À quelques pas, la pinède bruisse sous le vent, la garrigue s’étend au-dessus dans son un écrin sauvage. La ferme, enracinée dans cette nature brute, résiste aux assauts du monde moderne comme du climat de Séville, à ses absurdités administratives, à ses logiques aveugles qui écrasent les petites gens. Pourtant, ici, personne ne se lamente mais résiste. On avance, on crée, on bâtit malgré tout. Avec intelligence et humilité, on compose avec la terre et le ciel, avec la pluie qui n’arrive pas et la sécheresse, trouvant toujours une façon d’avancer sans trahir et tenir l’équilibre fragile du vivant.
Les tracteurs, eux, ne bougent plus, mais ils n’ont pas disparu. Ils sont là, comme une allégorie du temps qui passe et de la force tranquille de ceux qui refusent de plier. Leur rouille n’est pas une fin, c’est une empreinte, la marque d’une existence dédiée à l’utile, à l’essentiel. Ils sont comme ces hommes et ces femmes qui, loin des projecteurs, tissent chaque jour un avenir plus doux, plus juste, en silence, sans attendre d’autre récompense que la certitude d’avoir fait ce qu’il fallait.

samedi 8 février 2025
Poème : Les signes du ciel

jeudi 6 février 2025
Le nouveau logo de l'association L'Amagie

mardi 28 janvier 2025
Merci à l’indépendant pour ce bel article très encourageant. Il paraît ce mercredi 28 janvier 2025

lundi 27 janvier 2025
La maison de R
Poème : « La maison de R »
À l’entrée du village, là où le goudron se lasse de sonner clair, la maison de R. s’étire comme un refuge discret. Une bâtisse modeste, cabossée par le souffle du temps, posée entre des mondes qui ne devraient jamais se croiser. À sa droite, un champ d’oliviers tend ses jeunes rameaux vers le ciel, comme s’il cherchait encore à s’enraciner pleinement dans la terre. À sa gauche, une prairie herbeuse semble hésiter, entre liberté sauvage et l’ordre de la résidence voisine, aux jardins taillés comme des mensonges parfaits.
Devant sa maison, les voitures s’alignent, certaines amochées, d’autres presque fières dans leur nudité métallique. Elles attendent, comme des récits interrompus, que les mains de R les réveillent. On dirait qu’il parle leur langue, qu’il négocie avec elles le retour à la route, à la vie. Dans cet amoncellement de carcasses et de rouille, une étrange alchimie se déploie. Un capot entrouvert peut devenir une bouche murmurant des promesses ; une vitre brisée, une lucarne sur d’autres mondes.
La maison elle-même semble vivante, avec ses fenêtres dépareillées qui clignent sous le vent, son toit fatigué mais courageux, et ce soupçon de lumière qui filtre par les rideaux à fleurs délavés. Ce n’est pas un lieu pauvre ; c’est un lieu qui a des histoires. Le soleil, quand il s’y pose, fait scintiller le métal des voitures abandonnées comme autant de constellations perdues. Et R, silhouette simple et fragile, traverse son domaine comme on traverse sa propre vie, sans tricherie, en portant sur le dos un quotidien léger, qui ne s’embarrasse pas des apparences.
La nuit venue, sous le chant des grillons et les reflets lunaires, tout se transforme en un théâtre irréel, où la maison devient un vaisseau échoué sur les bords de l’impossible. R, dans ce décor qui l’englobe et le révèle, semble appartenir à un autre rythme, à une autre façon d’habiter le monde. Il ne s’embarrasse pas des regards, et c’est peut-être ça qui trouble. Sa vie, simple jusqu’à l’excès, contient pourtant une sorte de force que d’autres auraient perdue.
Et au loin, le cimetière veille. Non comme une menace, mais comme un témoin silencieux, ses pierres blanches offrant un contrepoint immobile à la vie chaotique qui palpite ici. Entre les contrastes, entre les ombres et la lumière, il y a cette beauté qui échappe à ceux qui ne regardent qu’avec leurs yeux. La maison de Richard n’est pas un écart. Elle est un seuil. Entre la réalité et l’imaginaire, entre le fracas des hommes et la douceur des oliviers, elle respire, indomptée, comme une vérité oubliée.

Le plus récent
-
La traversée d'Hannibal The first picture of a series I titled, "Tickets stellar". Premier tableau d’un ensemble de trois t...