mercredi 2 mars 2022

Tableau Numéro 14 : « Le guerrier de la paix  »

 « Le guerrier de la paix » - Toile de 25/35 cm


L’art peut-il changer le monde ?

Cette toile m’a permis de commencer à centrer mon utilisation du crayon mine avec le carton sur papier aquarelle, en cherchant l’équilibre que la matière suscite chez moi dans les sensations auxquelles la matière me renvoie. En effet, le mélange des matériaux agit sur la toile et peut laisser apparaître, tel le révélateur du photographe, ce qui est en deçà de la forme et de la matière, une énergie primordiale, une énergie à la fois nouvelle, bonne où mauvaise et « art-quaïque » comme un cri primal. En partageant, en mettant en commun ces matières pour les dépasser, il en résulte, chez celui ou celle qui créée et regarde, une possible association, une alchimie que ressuscite l’énergie du matériau. Le minéral et le végétal, simple symbiose menant l’un à la couleur, l’autre à la forme, nous indique ce qui nous entoure en permanence, une conscience détachée de nous, un message unique, une énergie issue du vivant comme du cosmos, quand l’homme libéré de ses entraves peut percevoir la nature qui l’entoure.

« Le guerrier de la paix » est une toile qui parle du rythme, de l’intention de retrouver les battements de la vie en harmonie avec les battements de la terre et du corps quand le niveau de conscience s’élève et permet, avec la transe par exemple, de s’extraire de « l’archaïsme ».

Et puis il y a le dessin. Le particularisme de cette toile est lié au particularisme fantastique et surréaliste des artistes magiciens, que ce soit celui du meilleur ami, du psychiatre, du chaman, de l’écrivain où de qui que ce soit sachant transformer le réel en acte magique. Celui (ou celle) qui cherche au-delà des apparences et qui trouve, de sa vision profonde, une communion parfaite avec les éléments fondamentaux. L’assurance qu’à partir d’une vision spirituelle, et la confiance en l’existence, qu’une autre réalité pourrait être un remède à la santé qui change le monde.

Si la pratique artistique et le rituel cérémoniel peuvent s’accorder dans un niveau plus élevé de conscience, tel un voyage léger, en ré-ouvrant les yeux pour laisser aller l’imagination.

La toile appartient toujours à celui ou celle qui regarde, elle n’est plus à son géniteur. Comme le rythme régulier du tambour produit une énergie sonore hypnotisante survient le simple détachement, l’intemporel.

Pouvoir montrer que le voyage vers le monde du rêve est l’étape... Une voie existe, un voyage moins médiatisé pour se ré-accorder aux différentes dimensions de notre être et nous émanciper.

Après que nous soyons passés devant le gardien du feu sacré, tenant fièrement le « bâton égotique », en place du désir, le crayon mine se déplace pour se dépouiller des certitudes qui le figent. Ainsi se présente le guerrier de la paix, avec l’acceptation de sa décomposition, se fournissant à lui-même l’aide, nécessaire et indispensable autant que rapide à sa recomposition, pour que de nouveau un accès libre et fluide se signe devant l’amour éternellement présent.

Dans ce cadre, l’art ne pourrait-il pas ouvrir une voie à la pyramide spirituelle de l’être ? En imaginant que les représentations que l’humanité se forge du réel changent, le monde ne redeviendra jamais comme avant. Même si la « transe-formation » en profondeur s’avère lente et imprévisible, elle n’en serait pas moins un « essence ciel « pour chacun et chacune...

Et cela commence maintenant.

Toile de 25/35 cm

Réalisée sur papier aquarelle aux crayons mines noires, avec de la peinture pastel, du brou de noix, des feuilles de thé, du carton, du fil de coton, du stylo bille et de l’encre à dorer.

Poésie d’Anouk Journo :


Il guette les flocons esseulés

Les amas de neige encore pure

Les pas de l’aube sur l’herbe mouillée

L’hiver enrobé d’un soleil de miel

Il accueille les premières fougères Les rosiers autour de son souffle

Les flaques de brume sur son nez Les moineaux au creux de sa paume.

Le guerrier de la paix est là, si près

si loin.



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