Le regard de Meichelus : un monde réenchanté…
Bienvenue dans Le regard de Meichelus, héritier d’Eugène Delacroix par sa grand-mère, où la peinture et la littérature se font échos dans une danse magique, résistance subtile à l’ordinaire. Ce blog est un voyage surréaliste, une incantation poétique pour redécouvrir la beauté secrète du quotidien. Chaque texte, chaque toile, comme une clé mystique, ouvre des portes vers un ailleurs où l’art devient guide et la magie, souffle d’éternité, éclaire des chemins insoupçonnés.
samedi 8 février 2025
Poème : Les signes du ciel
jeudi 6 février 2025
mardi 28 janvier 2025
lundi 27 janvier 2025
La maison de R
Poème : « La maison de R »
À l’entrée du village, là où le goudron se lasse de sonner clair, la maison de R. s’étire comme un refuge discret. Une bâtisse modeste, cabossée par le souffle du temps, posée entre des mondes qui ne devraient jamais se croiser. À sa droite, un champ d’oliviers tend ses jeunes rameaux vers le ciel, comme s’il cherchait encore à s’enraciner pleinement dans la terre. À sa gauche, une prairie herbeuse semble hésiter, entre liberté sauvage et l’ordre de la résidence voisine, aux jardins taillés comme des mensonges parfaits.
Devant sa maison, les voitures s’alignent, certaines amochées, d’autres presque fières dans leur nudité métallique. Elles attendent, comme des récits interrompus, que les mains de R les réveillent. On dirait qu’il parle leur langue, qu’il négocie avec elles le retour à la route, à la vie. Dans cet amoncellement de carcasses et de rouille, une étrange alchimie se déploie. Un capot entrouvert peut devenir une bouche murmurant des promesses ; une vitre brisée, une lucarne sur d’autres mondes.
La maison elle-même semble vivante, avec ses fenêtres dépareillées qui clignent sous le vent, son toit fatigué mais courageux, et ce soupçon de lumière qui filtre par les rideaux à fleurs délavés. Ce n’est pas un lieu pauvre ; c’est un lieu qui a des histoires. Le soleil, quand il s’y pose, fait scintiller le métal des voitures abandonnées comme autant de constellations perdues. Et R, silhouette simple et fragile, traverse son domaine comme on traverse sa propre vie, sans tricherie, en portant sur le dos un quotidien léger, qui ne s’embarrasse pas des apparences.
La nuit venue, sous le chant des grillons et les reflets lunaires, tout se transforme en un théâtre irréel, où la maison devient un vaisseau échoué sur les bords de l’impossible. R, dans ce décor qui l’englobe et le révèle, semble appartenir à un autre rythme, à une autre façon d’habiter le monde. Il ne s’embarrasse pas des regards, et c’est peut-être ça qui trouble. Sa vie, simple jusqu’à l’excès, contient pourtant une sorte de force que d’autres auraient perdue.
Et au loin, le cimetière veille. Non comme une menace, mais comme un témoin silencieux, ses pierres blanches offrant un contrepoint immobile à la vie chaotique qui palpite ici. Entre les contrastes, entre les ombres et la lumière, il y a cette beauté qui échappe à ceux qui ne regardent qu’avec leurs yeux. La maison de Richard n’est pas un écart. Elle est un seuil. Entre la réalité et l’imaginaire, entre le fracas des hommes et la douceur des oliviers, elle respire, indomptée, comme une vérité oubliée.
samedi 25 janvier 2025
Poème : Je suis une brume au matin
Dans la garrigue brûlante, l’esprit du Razorback glisse, invisible et immense, sous un ciel impitoyable. Les chiens aboient, mais rien ne peut m’atteindre. Je suis l’écho d’un rugissement ancien, un souffle chaud porté par la magie de la terre. Les Treize âmes sont toutes prochent, et leurs pas résonnent dans le vide. Protégées par cette force, incapables de saisir leur course furtive, les tirs éclatent, mais la forêt est épaisse, l’esprit intouchable.
Je suis une brume au matin, indomptable, m’échappant dans l’immensité silencieuse. Le vent, les ombres, les pierres, tout m’accompagne dans cette course pêle-mêle . Les voix humaines s’éteignent, mais dans le silence, mon nom résonne, sang-lier porté par l’esprit de la garrigue. Je suis libre, invisible, éternel.
Poème : Seuls ceux qui osent encore rêver
Sous la souche au bord du chemin, un dragon et un lutin cachent leur monde secret, tissé de brume et de bois. Le lutin rit dans l’ombre, ses yeux d’émeraude brillant d’un éclat mystérieux, tandis que le dragon, silencieux, souffle un feu discret, gardien d’un secret invisible.
Seuls ceux qui osent encore rêver peuvent, un instant, entrevoir leur danse secrète. Leur monde, effacé des yeux endormis, vibre dans l’ombre. Et toi, passant près de cette souche, si ton regard se fait curieux, peut-être apercevras-tu un éclat d’espoir : un rire, un souffle, un monde caché dans le brouillard.
dimanche 5 janvier 2025
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