mardi 21 novembre 2023

« L’HÉKA »

 « HEKA » : tableau de 80/60 cm sur papier aquarelle Arches . Crayon mine noire gras et maigre, encre de Chine, pastel classique et pastel iridescent. Commencé en le 10.04.2023 et terminé le 21.11.2023.












J’ai choisi ce titre « HÉKA » qui veut dire « magie » pour le sens qu’il représentait dans l’Égypte antique et qui m’a habité au long de la réalisation de cette toile. 

Le sens du mot « Héka », dans l’histoire de l’Egypte antique, se réfère à tout ce qui désigne la magie et incarne le dieu du même nom, présent dans le monde des vivants comme des morts. Les mots et les gestes sont les moyens des Égyptiens des premières dynasties pour pratiquer l’Héka, c’est à dire : la magie. A différencier de ce que nous, occidentaux, appelons la magie, la prestidigitation, l’illusion qui est l’art de réaliser un tour, de substituer ou faire disparaître un objet choisi. Heka c’est ce qui unit toutes les manifestations, ce qui ordonne, tout le monde peut l’utiliser, c’est le pouvoir créatif. Chez les égyptiens, faire de la magie, c’est se connecter. Tout est lié, Heka ordonne pour permettre un équilibre cosmique. Faire de la magie, c’est se connecter à l’univers et ses énergies.

La magie, selon les Egytiens de l’Antiquité, est née en même temps que la création du monde. Elle est présente dans la mort grâce aussi à de nombreuses formules magiques qui repoussent les monstres et jalonnent le parcours des défunts afin de l’aider à arriver au but et obtenir une éventuelle « résurrection ». Elle est traduisible par « magie sacrée » et « énergie sacrée ».

HEKA est, chez les vivants, utilisée pour soigner les maux et s’en prémunir, repousser le « mal » aussi bien sur terre que dans l’au-delà. Mais HEKA est avant tout une sagesse plurimillénaire qui s’appuie sur la magie, le pouvoir et la spiritualité, c’est l’invisible et la lumière…

Les Égyptiens de l’époque avaient pleinement conscience qu’Heka était le pouvoir de nouer des liens symbolisés par une cordelette tressée deux fois sur elle-même. Prendre le pouvoir sur soi-même représentait l’auto-gouvernance qui préexiste en chacun de nous afin de nous permettre avec le « coeur-conscience » de faire le juste choix. Ce même choix qui rend le coeur léger pour réussir l’épreuve de « la pesée » face à la « Maât » ( la déesse de l’harmonie cosmique, de la rectitude, de l’ordre et de l’équilibre des mondes, de l’équité, de la paix, de la vérité et de la justice).

Pythagore et Platon semblent s’être servis de la sagesse égyptienne en s’appuyant sur ces notions de pouvoir et de spiritualité. Pour ma part, le pouvoir de « l’HEKA » sera une aide à construire et avancer dans cette toile. Comme pour la pratique de l’art taoïste de la graphie, j’ai commencé ma méditation et en suis sortie en jetant mon crayon au travers de la feuille de papier fixé sur le point nodal du coeur. Puis, j’ai suivi le fil magique et précieux de l’Heka en flairant, tel un animal, son absolu sentiment poétique, le juste angle lumineux où l’alchimie du réenchantement opère. 

L’idée d’allumer la lumière invisible de la spiritualité, de combattre le chaos, la surdité mentale, l’avidité tout en donnant le meilleur de soi m’ont inspiré. Renouer les liens avec l’univers, les autres et nous-mêmes afin de permettre l’harmonie du vivant parmi les vivants était inscrit dans ces traits comme dans mon coeur, depuis toujours, jusqu’au bout du jour.

vendredi 14 juillet 2023

« Métaphysique épiphysérienne  »

 « Métaphysique épiphysérienne » 


Toile de 80/60 cm réalisée au crayon mine, avec de l’encre de Chine, de la peinture pastel, de la peinture pastel luminescente, des feuilles de cuivre et de thé sur papier Arches «aquarelle » et papier cartonné.

Partant de la certitude que relèguent de nombreuses traditions spirituelles, je me rappelle de ces mots :       « tout est relié »,  l’esprit et l’univers sont le miroir de la conscience qu’on ne peut pas juste localiser dans notre cerveau, quel que soit l’importance de ce dernier. Descartes mystique -  hé oui ! il voyait déjà le siège de l’âme dans la glande pinéale, autrement dit l’épiphyse - c’était un bon début pour un seul gars. Il se faisait l’écho inconscient des traditions boudhistes, vivaces à ce jour encore, qui soutiennent l’idée que notre épiphyse est le siège d’un 3ème œil émetteur/capteur d’une conscience exogène. Le chemin est jalonné de certitudes et de doute qui ne devraient jamais s’affronter, ne serait-ce que parce qu’aujourd’hui, nous acceptons mieux l’idée qu’une  convergence est possible avec un savoir intuitif. 

Que « l’esprit » au sens spirituel, ou bien le « sacré », soit localisé dans l’épiphyse, le coeur, au bout de nos doigts ou sur la bordure externe de nos yeux, ne nous en garantit pas la permanence…

Pour cette toile, j’ai cru bon de laisser le crayon naviguer au confins des étoiles, juste après l’incertitude blasphématoire qui consiste à penser et dire que la science matérialiste est la religion ayant remplacé la superstition qui trônait juste avant. J’ai senti frémir les Orbes vibratiles de « l’éveil » en tenant en équilibre parfait cette « incertitude » au fond de moi. J’ai cherché à en faire l’instrument d’une joie éphémère pouvant trans-former  l’instant en poudre d’or. 

D’un geste lent et profond, j’ai semé aux 13 vents une douce invitation à ce que soit creusé, juste au pied de cet équilibre, juste entre nous deux, un extrait d’un joyau fleuri de ton sourire. 

Un équilibre délicieusement tissé de notre passion amoureuse et du savoir millénaire des grands sages. Ceux qui n’ont rien demandé aux livres, aux dogmes et au pouvoir mais qui sont nés juste là où germe un micellium de pourpre et de rose, le réseau infini du divin partagé qu’il suffit de humer, un endroit, une place pour la beauté offerte et sacrée que l’univers accepte de montrer quand on accepte humblement d’en faire la demande. Caché secrètement dans l’instant présent, dans le simple émerveillement d’un passage de papillon ou sous une lettre que transportent un chat joyeux ou un chien sujet à un trouble du comportement, il se fait jour, un jour d’amour. Rien ne laissait supposer que l’éveil est à la disposition de chacun, rien ne laissait croire que nous trouverions la route qui mène vers les « Dévas ». Et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit.





lundi 13 février 2023

Vingtième et dernière toile : « Expansion »

« EXPANSION » 





Je résumerai le travail de cette toile par ces mots de la poétesse Maria Sabina :
« Plus on s’enfonce dans l’univers du Téonanácatl, plus on voit de choses. Et l’on voit le passé et l’avenir, qui sont unis, déjà achevés, déjà faits... Je vis et je sus des millions de choses. Je connus et je vis dieu : une immense horloge qui fait tic tac, les sphères célestes tournant doucement et, à l’intérieur, les étoiles, la terre, l’univers tout entier, le jour et la nuit, les pleurs et les rires, le bonheur et la douleur. Celui qui perce le secret du Teonanácatl peut même voir les rouages infinis de l’horloge »
Dernière création de cet ouvrage ou sont associées vingt tableaux conçus entre 2020 et 2023 et les textes poétique d’Anouk.
Toile de 60 cm / 80 cm, réalisée aux crayons mines noirs maigre et gras, avec de la peinture pastel et luminescente, de l’encre de Chine sur papier Monelli sans acide.

Poésie d’Anouk Journo :


Tout jaillira d’une étincelle 

Involontaire 

D’un appel de la nuit-lumière…


Il suffira alors de peu pour nourrir l’horizon

Humains, poissons, animaux et autres libellules

Main dans la main enfin danseront 

Les solitudes fondront tels des traits mués en pointillés puis flaques claires,

Et les abeilles d’or voleront en toutes saisons

Tout jaillira d’une étincelle, oui…





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