lundi 15 janvier 2024

« La Maât soufflant à l’oreille du philosophe. »

 «  La Maât soufflant à l’oreille du philosophe »


Mon ambition - et pas des moindres - est de relier philosophie platonicienne et mystique de l’Égypte ancienne avec le concept de Maât : chacun à sa juste place, dirigeants, artisans, guerriers ou autres, bon accomplissement des tâches pour la communauté, équilibre sociétal duquel ordre et justice émanent. 

On retrouve ce concept abstrait de la loi de Maât dans le chapitre 125 du « Livre des Morts des anciens Égyptiens : les 42 lois de Maât  intitulées « les confessions négatives » ou encore « la déclaration d’innocence ». 

La Maât originelle est une divinité femme, fille du dieu Ré. C’était aussi la soeur mystique du pharaon : elle l’assistait à la « psychostasie », c’est-à-dire à « la pesée du coeur » en vue du passage bienheureux vers un au-delà éternel. Elle représente l’harmonie cosmique, la rectitude, mais aussi l‘équilibre du monde, l’équité, la justice, la vérité et la paix. 

N’ayant pas un don spontané pour l’ordre, j’ai pensé représenter ce concept de la Maât « soufflant à l’oreille du philosophe » un chemin possible sans trop de difficulté. J’ai pu me servir de mes erreurs graphiques comme solutions…

Chercher et voir où ce « déséquilibre » naît, et où celui-ci se cache, se repère… Puis s’ajuster à l’Etre pour que se réalise ce qu’on appelait « la voie du coeur » en Egypte ancienne.

Dans ce tableau qui montre, au premier abord, une symétrie « équilibrée », une organisation ethnique, l’imperfection est présente, permettant de façon graphique de justifier l’intervention du « souffle de la Maât. » Ainsi, pour reprendre le concept issu de la mythologie égyptienne, l’homme peut se donner la chance de ne pas sombrer dans le chaos de « l’Ifset », l’antithèse de la Maât. Eh oui, déjà à cette époque, rien ne se faisait tout seul… Mais c’est tout seul qu’on le réalise.

Des graphismes peuvent rappeler les motifs hopis ou navajos, mon intention étant là aussi de représenter une symbolique en trait d’union avec le concept de la Maât chez d’autres peuples connus pour rechercher également « l’harmonie ». Que les chercheurs d’hier comme ceux d’aujourd’hui aient pu ressentir l’écho, le souffle de la Maât sur leur chemin, est un trait de l’humanité. Aujourd’hui, l’organisation de la Cité n’est plus une incitation, une préconisation à suivre « une voie juste ». La domination du matérialisme scientifique limite la conscience à la vérification du réel et des egos surdimensionnés… 

On peut retrouver, en miroir, un saut plus loin de l’autre coté de l’Atlantique et à la même époque ancienne, cette démarche sociétale juste et harmonieuse, associée au « liant » de l’être et de la nature pour désigner beauté et harmonie. On peut retrouver aujourd’hui cette symétrie cosmique dans toutes les nouveautés émergeantes (concepts, découvertes scientifiques, évolution de la pensée etc.), ce qui laisse entrevoir que cet état préexistera toujours : ainsi irait le fonctionnement de l’Univers.

Les liens de l’individu et du groupe sociétal à une philosophie de l’équilibre sont considérés comme extravagants tant l’on accorde d’importance au paraître et au superficiel. En créant  « La Maât soufflant à l’oreille du philosophe », mon souhait est modestement de convoquer le pouvoir de la Maât désignant tout  point de déséquilibre dans le but de faciliter un changement. Je rêve que le monde change…

Toile de 60/80 cm sur papier aquarelle grain fin avec des pastels aquarellables, des pastels luminescents, de l’encre de Chine, du feutre, de l’acrylique et du crayon mine noire gras et maigre.




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