jeudi 10 octobre 2024

Notre livre, écrit par Anouk Journo et illustré par moi va partir vers les presses !

https://fr.ulule.com/a-la-recherche-de-truffe/?utm_campaign=presale_192310&utm_source=shared-from-Ulule-project-page-on---http.referer--


La campagne de contribution sur le site de Ulule ( ci-dessus ) se termine bientôt, notre livre : « A la recherche de Truffe ou les alexandrins magique » va partir chez l’imprimeur pour notre plus grand bonheur! Merci encore à tous ceux qui ont cru dans ce projet et sans qui le livre n’aurait pu voir le jour !

Je joins la photo de la couverture du livre ainsi que l’article paru dans l’indépendant.







mercredi 21 août 2024

L’origine des religion est-elle psychédélique ? Article de Stéphan Shillinger dans la revue Métamorphose.

 

🍄 L'Origine des Religions est-elle Psychédélique ? 🍄 



Partage de cette article de Stéphan Schillinger issu de ses travaux de recherche publiés dans son livre : « La sagesse interdite » et que je montre sur ce blog.


Je  tiens à partager avec vous mon premier article pour le premier numéro de la revue Métamorphoses, qui m'accorde désormais une tribune mensuelle. Ma contribution au second numero sera "Les limites des thérapies sans spiritualité", puis "L'attachement traumatique" et "La psychomagie de Jodorowsky", respectivement pour les n°3 et et 4.


Les pratiques libératrices ont de tout temps été considérées comme dangereuses. Certains enseignements secrets sont donc logiquement devenus interdits, car émancipatoires, au point de se libérer de l’illusion de la réalité et d’atteindre des niveaux de conscience originels. Ainsi en est-il des pratiques de consommation de plantes sacrées – psychédéliques ou enthéogènes – associées à la méditation, qui existent depuis des millénaires à la base de toutes les traditions spirituelles. 


Puis l’Eternel Dieu commanda à l’homme, en disant : 


« Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ». Genèse 2:16 


Dans la référence biblique sans doute la plus connue de l’histoire, l’épisode du fruit défendu, l’identification à l’ego est transcendée au profit de l’accès à un autre royaume, une autre dimension, et nous donne accès à ce qui pourrait être compris comme une entité plus grande faisant l’expérience d’elle-même à travers des formes de vies fragmentaires. Nous parlons d’« éveil ». Il y a alors compréhension que notre réalité illusoire procède d’un consensus culturellement renforcé, maintenu en place par des institutions dont la survie dépend de l’adhésion générale à ce consensus. L’expérience psychédélique, pratiquée depuis toujours, issue notamment de l’ingestion de plantes enthéogènes destinées à explorer la réalité sous un angle différent – les animaux eux-mêmes consomment des substances menant à un état modifié de conscience – permet de sortir de cette illusion, appelée Maya, dans le bouddhisme. Elle contribue à dissoudre ce qui fait de nous des individus limités, l’ego, et a pour effet de favoriser un changement de perception en passant de la conscience individuelle à la conscience universelle décrite par de nombreux mystiques à travers les âges. Les enthéogènes désignent communément des plantes sacrées (parfois des substances animales), dont l’usage est attaché à une tradition spirituelle et procurent, quand ils sont consommés à dessein, l’expérience transcendante dont il est fait mention dans toutes les traditions spirituelles. Ce mot provient des racines grecques en (dedans) theo (divin) et gen (crée), et signifie littéralement « générer le divin à l’intérieur ». Sont notamment ainsi désignés sous ce terme le peyotl, l’iboga, l’ayahuasca ou encore les champignons à psilocybine. Le terme psychédélique, quant à lui, englobe plus largement les « drogues » ou composés synthétiques, agissant sur le circuit sérotoninergique (LSD, Bufoténine, 2CB, DMT, etc.). 


Entre renaissance psychédélique et censure morale 


Actuellement, nous assistons à un engouement progressif pour la réintégration de ces derniers dans la société. Après la vague de prohibition planétaire, menée par les États-Unis dans les années 70, un nouveau mouvement émerge, porté par des hommes et des femmes déclarant leur souveraineté, leur liberté d’ingérer ce qu’ils souhaitent, et leur droit inaliénable d’explorer leur conscience avec ces outils de la nature. C’est ce que nous appelons la « renaissance psychédélique » qui a lieu depuis près d’une quinzaine d’années. Si notre société et notre culture valident les nourritures pour le corps, les nourritures de l’esprit, quant à elles, sont a priori proscrites. Les psychotropes autorisés comme le café, l’alcool, le thé ou le sucre, dont la consommation est même parfois encouragée, ont pour effet de réduire le champ de notre conscience et non de l’élargir. Les psychédéliques sont si bien méprisés qu’on les réduit volontiers sous l’appellation de « drogues » – une catégorisation outrageusement large, péjorative et imprécise, dans laquelle nous plaçons toute substance que nous déclarons altérer la conscience (dans le sens de « dégrader », et non seulement de « dénaturer »), sans aucun égard, ni considération, pour celles qui l’élargissent, l’aiguisent, l’approfondissent à l’instar des plantes enthéogènes et des substances psychédéliques catalysatrices et ambassadrices d’une reconnexion, profonde et expérientielle, à la nature. Cette censure morale et spirituelle qui ressurgit régulièrement au cours des deux derniers millénaires — propre à toute société de contrôle – est à mettre en relief avec les dizaines de milliers d’années de chamanisme, de mysticisme et d’expérience directe du « divin », permis par les enthéogènes, dont l’origine de la consommation est peut-être antérieure à la bipédie. 


Expérience profonde aux sources du chamanisme 


Il me semble fondamental de préciser qu’on entend ici le chamanisme dans sa dimension originelle, indissociable de l’ingestion de nourritures « sacrées » ou « magiques », enthéogènes. Il est à distinguer du néo-chamanisme actuel adossé au mouvement New Age, qui s’en affranchit parfois fièrement en tentant de reproduire des états de conscience modifiés avec des techniques ou une posture supposément inspirée du chamanisme traditionnel, auquel les enthéogènes sont pourtant non seulement centraux, mais fondateurs. Dans les traditions chamaniques les potentiels thérapeutiques et spirituels sont deux aspects considérés comme indissociables, contrairement à l’approche propre à notre société capitaliste, qui s’ouvre progressivement aux médecines psychédéliques sur fond de considérations rentabilistes et scientifiques. Or il n’est pas rare qu’une « guérison » survienne précisément grâce à une expérience d’éveil spirituel à la suite de la traversée d’un moment décrit comme difficile, voire effrayant ou horrible, dans laquelle l’expérimentateur peut traverser toutes les émotions négatives éventuellement refoulées tout au long de son existence. Les enthéogènes, et par extension les psychédéliques, offrent le potentiel de favoriser l’émergence de royaumes spirituels, inhérents à la nature humaine, et étroitement liés au chamanisme originel. Y accéder implique la traversée des émotions qui nous entravent, à laquelle l’expérience psychédélique profonde nous convoque souvent. 


2000 ans d’initiation psychédélique de masse 


Pendant plusieurs millénaires, de nombreuses institutions facilitant l’accès à ces expériences directes ont parsemé l’Europe et l’Asie. Ce fut notamment le cas des « cultes à mystères » indo-européens, parmi lesquels ceux de la Grèce antique furent les plus célèbres. Les Cités-États qui constituaient la Grèce rivalisaient chacune de leur culte à mystères, dont le plus célèbre était situé à Éleusis. Les mystères d’Éleusis consistaient en une initiation d’une efficacité inégalable, qui avait pour objet l’absorption d’une boisson à base notamment d’ergot de seigle à partir duquel est synthétisé ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « LSD ». Sa présence lors des cultes, entre autres plantes psychotropes, est attestée par des disciplines comme l’archéochimie et l’archéobotanique. De nombreuses spéculations concernent l’utilisation d’autres substances, comme ce fut le cas à travers le monde antique avec les champignons à psilocybine. Le mot mystère vient du grec muo, qui signifie littéralement « fermer les yeux ». Sous peine de mort, il était expressément interdit de révéler ce qu’on vivait lors des mystères d’Eleusis. Ils ont été, pendant plus de vingt siècles, une manière rituelle d’assurer les

chances de vivre l’éveil spirituel, en « mourant avant la mort ». Le culte attirait les esprits les plus brillants de l’époque. Des personnalités comme Socrate, Platon, Sophocle, Aristote, Épicure, Plutarque et Cicéron y ont été initiées, entre autres nombreux philosophes et empereurs romains. Ces initiations psychédéliques de masse ont été interdites à la fin du IVe siècle par l’empereur romain Théodose 1er qui tentait de faire d’une certaine vision du christianisme — alors privé de ses sacrements enthéogènes constitutifs — la religion officielle. 


L’essence de la foi chrétienne ? 


Selon Brian Muraresku, auteur du New-York Times Best Seller The Immortality Key, il y a de nombreuses raisons de penser que ces trois siècles de paléo-christianisme psychédélique sont l’essence même de la foi qui rassemble aujourd’hui deux milliards de chrétiens. Avant d’être chrétienne, l’eucharistie originelle était consommée dans le cadre d’un repas important, un banquet païen d’inspiration grecque appelé agapè, qui était « souvent marquée par une consommation excessive de boisson conviviale », qui n’avait rien des effets de l’alcool présent dans le vin d’aujourd’hui. À titre d’exemples liminaires : Dio Scoride, un médecin contemporain de Jésus, est l’auteur d’un ouvrage répertoriant 56 recettes de vin, dont la quasi-totalité contiennent des plantes enthéogènes. Saint Ignace d’Antioche, évêque du Ier siècle, parle de l’Eucharistie comme la « drogue de l’immortalité » (pharmakon athanasias) - un « antidote » ET un « poison » à la mort, capable de générer la vie éternelle. Dans la Bible, l’apôtre Paul se plaint que le repas commun dans l’église ressemble davantage à une agape où certains semblent abuser du sacrement. Il se livre alors à une injonction spirituelle, et non festive, des sacrements manifestement psychédéliques : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts. » (Corinthiens 11:28-30) Apparemment, il y a deux mille ans, « un nombre considérable » de Corinthiens mouraient ou tombaient malades pendant l’eucharistie chrétienne. Nous sommes loin de la gaufrette au goût de carton et du vin de messe. 



Des prophéties sous l’effet de plantes 


Benny Shanon, professeur émérite de psychologie à l’université hébraïque présente, en 2008, une hypothèse selon laquelle l’ancienne religion israélite était associée à l’utilisation d’enthéogènes. Basées sur une nouvelle lecture des textes de l’Ancien Testament relatifs à la vie de Moïse, sa théorie s’appuie sur la présence dans les zones arides de la péninsule du Sinaï et du sud d’Israël, de deux plantes contenant les mêmes molécules psychoactives que l’ayahuasca : la plante Peganum harmala (aussi appelé Rue de Syrie, harmal, ou esphand en arabe), et de plusieurs variétés de mimosacées, dont certains acacias riches en DMT. Ce qui permet d’éclairer les raisons des mentions étonnamment abondantes de cet arbre dans la Bible et les traditions égyptiennes. De ce dernier ont été faits le tabernacle et l’arche dans lesquels étaient gardées les Tables de la Loi. Le professeur déclare, par ailleurs, avoir été frappé par la similitude entre les expériences et visions qu’il a eues au cours de centaines de cérémonies d’ayahuasca et celles rapportées dans les textes bibliques, où le serpent, symbolique de cette expérience, est mentionné, métaphoriquement ou non, plus de 120 fois sous divers noms. L’une des principales conclusions de sa recherche est que, en effet, les visions de l’ayahuasca présentent des points communs interpersonnels significatifs qui transcendent les variations socioculturelles. 


Moïse sous psychédéliques ? 


Les récentes études scientifiques du Dr Rick Strassman, rapportés dans son livre « DMT & the Soul Prophecy » portent sur les troublantes similarités entre la phénoménologie des expériences prophétiques et des expériences de la DMT. Deux expériences, largement documentées et étudiées, dont les critères phénoménologiques se chevauchent à plus de 90 %.

Pour Shanon, les épisodes clés de la vie de Moïse présentent des caractéristiques qui sont des symptômes importants de l’expérience de l’ayahuasca. Ces épisodes incluent la première rencontre de Moïse avec ce qu’il considère comme Dieu, lors de sa théophanie au mont Sinaï, traditionnellement considérée comme l’événement le plus important de toute l’histoire juive. Plusieurs travaux de recherche ultérieurs appuient encore davantage l’hypothèse enthéogénique actuelle. Des suggestions similaires ont également été faites concernant l’islam. En étudiant le folklore arabe et bédouin dans le sud de la Jordanie, l’enquêteur indépendant Rami Sadji a émis l’hypothèse que l’islam et la religion arabe préislamique reposent également sur l’utilisation d’enthéogènes. Plusieurs sources relatent l’utilisation du roseau Arundo donnax, comme enthéogène en combinaison avec le buisson Peganum harmala. C’est dans ce roseau psychédélique, dans lequel des quantités non négligeables de DMT et de bufoténine sont présentes, que les Égyptiens enveloppaient leurs morts. 


Le mystère du Soma 


Le « Rig-Véda », au centre de la religion védique, a été rédigé entre 1500 et 900 avant notre ère. Cette collection d’hymnes sacrés, comprenant 1 028 ensembles de vers organisés en 10 recueils, implique la pratique de rites complexes qui intègrent paroles et gestes « magiques ». Veda signifie simultanément « connaissance intuitive des puissances agissantes lumineuses qui régissent l’existence de la société des aryas », et « pratique des méthodes aptes à les influencer ». Si l’Iliade et l’Odyssée sont les textes mères de la civilisation occidentale, le Rig-Véda en est la grandmère. Et là, nous trouvons la « potion » originale, une boisson sacramentelle appelée « soma ». Dans le Rig-Véda, le soma est à la fois une plante et le dieu résidant dans la plante. Avec une ampleur similaire, il en était de même en Perse, cinq siècles plus tôt avec le Zoroastrisme, et son livre sacré — l’Avesta — dans lequel nous découvrons l’ingestion d’un breuvage appelé Haoma, qui transmet des enseignements à celui qui le boit. Une succession de détails fera sourire les buveurs expérimentés d’ayahuasca. Dans son livre « The Hindus : An Alternative History », l’indologue Wendy Doniger souligne que les premiers Indiens védiques vivaient dans les montagnes où poussaient beaucoup de champignons enthéogènes. Cependant, lorsque leur société a migré vers les plaines du Gange, le soma psychédélique a disparu et ne sont restés que les kriyas, un ensemble spécifique de pratiques respiratoires et énergétiques inspirées des états transcendants induits par la consommation de champignons psychédéliques, copieusement représentés dans les temples et sculptures de l’époque. Plusieurs auteurs avancent que ces exercices sont à l’origine du yoga, tel qu’il est mentionné dans cet ouvrage fondateur que sont « Les sutras de Patanjali », où l’éveil par la consommation des plantes y tient la même place que la méditation, les chants ou le yoga. 


Se reconnecter à la conscience universelle 


De tout temps, les hommes ont tenté de rapporter le contenu d’expériences spirituelles sous formes de mots, de les institutionnaliser et de les organiser. Du chamanisme sont nés les cultes à Mystères, détruits par les religions du livre, elles-mêmes librement inspirées de ces derniers, obstruant l’accès à l’expérimentation directe et imposant une intermédiation cléricale dépositaire exclusive de l’interprétation dogmatique de l’expérience enthéogène de quelques prophètes. À l’image d’un cœur qui se contracte et se dilate, l’humanité arrive en fin de contraction, avec le recul du dogme religieux qui est un des plus grands obstacles à l’éveil. Le remède serait là, juste sous nos yeux. Il prend la forme de quelques molécules, qui, employées avec la bonne intention et le bon cadre, nous ouvrent les yeux sur le mur qui approche en nous connectant avec l’intelligence du vivant, et avec ce que de nombreuses traditions décrivent comme une conscience universelle. Il s’agit, ici et maintenant, d’injecter de l’esprit dans la matière, de l’humilité dans le dogme, de la conscience dans l’ignorance, de l’amour dans la peur. Il s’agit de nous préparer à la rencontre avec une entité que notre niveau de conscience actuel ne peut pas concevoir. Et qui nous attend avec un amour infini. 


Stéphan Shillinger.


jeudi 25 juillet 2024

« Dualités organisées »

Acquérir le livre de poésies graphiques de meichelus et Anouk Journo 






Toile « Dualités Organisées » 


 Exploration de cette toile d’art abstrait

La création de cette toile est due à un mélange de spontanéité mesurée, d’une immersion bienheureuse tenue par le fil tenu de la même énergie qui fait voler le pollen à bonne destination. Je suis heureux de partager avec vous l'essence et les détails de cette œuvre qui représente un voyage particulier et complexe à travers les dualités du vivant, de la nature, dans un souci d’équilibre.

"Dualités Organisées" est née de mon regard pour les contrastes inhérents à l’existence : la vie et la mort, la lumière et l'obscurité, le chaud et le froid. J'ai voulu capturer ces thèmes universels en utilisant des éléments visuels qui évoquent pour moi, à la fois la beauté naturelle et la rigueur géographique en me positionnant dans le sein même de ce travail.

La toile se compose de deux éléments verticaux centraux distincts. Le premier élément, situé à gauche, présente un dégradé de couleurs allant du jaune doré au brun foncé, culminant en un motif central semblable à un mandala ou une fleur stylisée. Ce choix de couleurs et de motifs peut symboliser  les cycles du jour et de la nuit, ainsi que l'interaction entre la lumière et l'ombre.

Plus à droite, le second élément vertical est plus fin et rouge, rappel d’une ligne de vie ou un chemin. Ce contraste de forme et de couleur pour signifier les différents parcours que nous empruntons et les décisions qui façonnent nos vies.

Peinture contemporaine et Inclusion Géographique et Détails Floraux

Un élément central de cette œuvre est l'inclusion de motifs trouvés dans une carte I.G.N. au 1/6250ème de la région où je vis, intégrée dans la trame principale. J’ai toujours pensé que ces cartes, vues du ciel, ressemblaient à des feuilles d’écriture, ajoutant une dimension de hauteur et de perspective aérienne qui rappelle des œuvres des maîtres tels que Mondrian avec ses compositions rigoureuses, ou encore Cézanne et sa vision architecturale du paysage. On peut aussi y voir une ressemblance avec les œuvres de Paul Klee, connu pour ses peintures aux couleurs vives et pour l'utilisation de motifs géométriques et organiques qui rappellerait des paysages vus d'en haut. Les cartes ou les vues aériennes stylisées, comme celle-ci, sont liées par une abstraction poétique et une exploration des formes et des textures. Ces feuilles d’écriture, regard surréaliste que j’ai choisi, sont le territoire entouré des vignes où je vis, et m’évoquent les livres et l’écriture dans leur formes rectilignes. Les vignes devenant des feuilles de livre.

Cette dualité entre la rigueur géographique et la fluidité naturelle des fleurs de cerisier, qui jalonnent le pourtour de la forme centrale, crée un équilibre entre contrôle et lâcher-prise. Là où les fleurs symbolisent la beauté éphémère et la fragilité de la vie, j’ajoute cette délicatesse, au regard de l'ensemble de l'œuvre.

Pour réaliser "Dualités Organisées", j'ai utilisé une combinaison de techniques de pointillisme, de hachures et de dégradés de couleurs. Ces techniques m’à permis de créer une texture nourrie et complexe pour offrir de la profondeur au regard. J’invite celui et celle qui regarde à découvrir de nouveaux détails à chaque regard. Les lignes fines contrastent avec les formes fluides et organiques, créant un équilibre d’harmonie qui se veut refléter les dualités thématiques de la toile.

L'esthétique finale repose sur un équilibre entre complexité et simplicité. Les formes organiques, bien que minutieusement détaillées, créent une composition que j’ai voulu cohérente. Des feuilles d’or aux couleurs, faites à la peinture pastel, à l’acrylique, au stylo bille et à l’encre de Chine, principalement avec des tons naturels, pastels renforcent l'aspect organique et apportent la chaleur du vivant. Les fleurs de cerisier, en particulier, ajoutent une douceur visuelle, de l’émotion, et contrastent heureusement avec la rigueur de la carte géographique.

"Dualités Organisées" est une toile qui reflète ma quête de comprendre et de représenter les dualités de l’existence pour mieux s’en extraire. En intégrant des éléments naturels et géographiques, j'ai cherché à créer une pièce qui non seulement capte l'attention par le visuel, mais qui suscite également une réflexion profonde sur la vie, la nature et notre place dans le monde.

À travers cette juxtaposition de rigueur et de fluidité, de contrôle et de lâcher-prise, "Dualités Organisées" mène à une méditation sur l’équilibre et la vacuité, comme un point de suspension dans un espace de contemplation. J'espère que cette œuvre vous touchera et vous inspirera autant qu'elle m'a inspiré lors de sa création. En explorant les détails et les significations de "Dualités Organisées", je vous invite à plonger dans un voyage introspectif et contemplatif.

Toile de 60/80 cm sur papier Arches réalisée avec de l’encre de Chine, de la peinture pastel, des feuilles d’or, de la peinture acrylique et du stylo bille.

Meichelus

jeudi 18 juillet 2024

Sculpture de Deux clowns sacrés ; « petit oiseaux et langue longue »


Langue longue

Petit oiseaux

Langue longue
Langue longue

Langue longue
Langue longue

Petit oiseaux
Petit oiseaux

Petit oiseaux
Petit oiseaux


Réalisation de deux statuettes en bois flotté trouvé à Gruissan sur la plage de la vieille nouvelle. Les clowns sacrés sont aussi appelés ; « les Heyokas » dans les traditions indiennes sioux. On peu retrouvé les clowns sacrés dans d’autres traditions comme chez les hopis où ils sont représentés avec les poupées Katchinas et chez les danseurs lors de cérémonies.


Ont dit des « Heyokas », que ce sont des êtres étranges et mystérieux. Ils sont les gardiens des contraires, des hommes qui choisissent de vivre à rebours des conventions du monde. Ils vivent dans un monde à l’envers, attendant qu’un événement cosmique, connu d’eux seuls, les libère de cette inversion. Par exemple, ils se purifient avec de la terre et se sèchent avec de l’eau, saluent en disant "Au revoir" à leur arrivée et "Bonjour" à leur départ.

Dans le langage sacré de leur peuple, un clown est appelé heyoka. Il est celui qui renverse l'ordre établi, transformant le haut en bas et le noir en blanc, disant "oui" pour "non". Tout homme peut être touché par le sort des heyokas, qu'il le veuille ou non, il suffit qu’il rêve des Oiseaux-Tonnerre ou de la foudre. À son réveil, il est devenu un heyoka. Ce destin singulier apporte autant d'honneur que de honte, un pouvoir extraordinaire mais au prix d'un lourd tribut.

Le heyoka peut agir de manière étrange et déroutante. Il dit "oui" en voulant dire "non". Il monte son cheval à l’envers. Il met ses mocassins du mauvais pied. Lorsqu'il arrive, c’est pour repartir. Quand il fait chaud, il tremble de froid, se couvre de couvertures, allume un grand feu et se plaint du froid. En hiver, alors que le gel mordant et la tempête font rage, le heyoka transpire, enfile un maillot de bain et déclare qu’il va se baigner pour se rafraîchir.

Il est raconté qu’un jour, deux heyokas étaient assis sur un rocher au bord d'un lac. Lorsqu’il se mit à pleuvoir, ils décidèrent de se mettre à l’abri et sautèrent ensemble dans le lac. Ainsi est la logique des contraires.

L'un des heyokas, connu sous le nom de L'Aplatisseur, s’acharnait avec son marteau à aplatir tout objet rond ou courbé : assiettes à soupe, balles, anneaux, roues de charrette, œufs. La grand-mère d’un indien qui témoigne raconte qu’il possédait une lampe à pétrole avec un grand verre cylindrique ; il l'a aplatie, car tel était son destin.

Être un heyoka n’est pas une tâche facile, et il est encore plus difficile d’en avoir un dans sa famille. Mais les heyokas sont les gardiens de l’orage et de la foudre, et leurs facéties, qui provoquent le rire, sont en réalité des actes sacrés.

Toujours dans la tradition Sioux, les Heyokas sont les porteurs du pouvoir des Oiseaux-Tonnerre, des êtres invisibles aux yeux humains, révélés uniquement dans les visions des Saints Hommes. Celui qui rêve du tonnerre ou des éclairs, ou de tout autre symbole lié aux Wakinyans, les Grands Êtres Ailés, devient un Heyoka, un "rêveur de tonnerre". Ce n’est pas un simple Homme-Médecine, mais un "contraire", un clown sacré qui agit à l’envers. Ce comportement étrange découle de la croyance que l’univers des esprits est l’inverse du nôtre. En agissant à l’opposé des autres, le Heyoka exprime son lien avec l’Autre Monde, où les lois de la physique sont inversées. Puisque les Wakinyans sont à l’origine de son pouvoir, ce pouvoir est pratiquement illimité. Certains Indiens n’hésitent pas à dire que les Heyokas sont plus puissants qu’une bombe atomique ! Heureusement, ces "rêveurs de tonnerre" montrent une sagesse infiniment supérieure à celle des scientifiques occidentaux dont les rêves de puissance se sont transformés en cauchemars.

L’exemple des Heyokas montre comment l’interprétation des rêves influence directement la vocation d’un futur chaman. Les heyokas, dans leurs danses, incarnent la foudre et font tout à l’envers. Ils sont les clowns sacrés, représentant l’imprévisibilité de la vie. Leurs visages recouverts de bandanas noirs, ils arrivent en poussant des cris glaçants, mais font rire. Lors de leurs danses, les heyokas tournent autour d’une marmite contenant la viande d’un chiot, plongeant leurs mains dans l’eau bouillante pour en attraper des morceaux. La danse se termine par le partage de cette viande sacrée, symbole d’une communion profonde.

Le chaman partage son statut social avec les heyokas, qui ont un rôle très spécial. Ce rôle apporte divertissement et vision de l’avenir, mais attention à leurs prédictions, car ils disent le contraire de ce qu’ils pensent ! N’importe qui peut devenir heyoka en rêvant d’un hibou. Le hibou, vivant la nuit et dormant le jour, voit dans l’obscurité, tout comme le heyoka voit dans les ténèbres de l’avenir. Le statut de heyoka, bien que respecté, comporte des inconvénients : il est la risée du clan. Seule la vision de son animal totem met fin à cette période. Celui qui rêve du hibou lors du rite du Totem reste heyoka toute sa vie.

Le Hibou est le symbole et protecteur des heyokas. Celui qui rêve du hibou lors de son rite doit se préparer à une existence peu commune. Toute sa vie, il sera un heyoka, mais il possédera un pouvoir de clairvoyance hors du commun, comme le hibou qui voit alors que les autres avancent avec incertitude. Le Hibou est un grand protecteur, guidant les heyokas dans leur cheminement spirituel à travers les mystères de l'univers inversé.

Ces deux sculptures ont été réalisées avec du bois flotté, de la peinture acrylique, et pastel, de la ficelle, des plumes colorées, de la pâte polymère et mesure 45 et 47 cm.

mardi 25 juin 2024

Pour un projet de troisième recueil de poésie intitulé : « Poèmes En liberté »

Poésie et enchantement : « Poèmes en liberté », nouveau recueil

Auteurs : Anouk Journo (poésies) et Meichelus (dessins) 

Nous sommes heureux de vous présenter notre nouveau recueil de poésie et d’enchantement, qui marie subtilement  mots et images pour créer une expérience sensorielle poétique. Cette création commune souhaite transporter les lecteurs dans un univers onirique, où chaque poème et chaque dessin sont conçus pour capturer l’essence de la beauté, de l’émerveillement et de la réflexion.

Un aperçu en avant-première…




                    

La résine suinte sur l’écorce 

L’écureuil en goûte le nectar 

Puis file dare-dare partager son délice



Le dessin présente une scène féerique : tourbillon de coeurs empapaillotés : paysage mystique où la nature monochromique appelle la couleur et où les éléments naturalistes font écho. Branches torsadées, fleurs lumineuses et créatures imaginaires peuplent ce tableau. Chaque détail est élaboré pour éveiller l'imagination et inviter le spectateur à plonger dans un décor magique.

Le poème est une invitation à se laisser emporter par la mélodie des mots, à explorer les recoins de son propre imaginaire. Il est conçu pour éveiller les émotions et évoquer des images naïve en parfaite harmonie avec l’illustration.

Thèmes et Inspirations

Ce recueil explore divers thèmes tels que la nature, la magie, les rêves et les émotions humaines. Les poèmes sont imprégnés d’une touche d’enchantement, incitant les lecteurs à voir le monde sous un jour nouveau où le vivant se munit de parabole, de symbolisme et d’humour…

Notre recueil de poésie sera une expérience immersive qui promet de toucher le cœur et l’âme de chaque lecteur. Nous espérons que ce premier aperçu vous donnera envie de découvrir l’intégralité de cette œuvre, où chaque page est une nouvelle invitation à rêver !

Nous vous remercions pour votre intérêt et votre soutien, et nous avons hâte de partager avec vous la magie de cet ouvrage en genèse.



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«  L’envol de l’énigme »

                                                                  L'envol de l'Enigme   Critique de l’œuvre de Meichelus réalisée pa...