jeudi 27 janvier 2022

Tableau numéro 12 : « Médecine de la conscience »

 « Médecine de la conscience »


Avec cette toile, je me suis laissé aller sur un fil de réflexion forçant les liens entre médecine et métaphysique afin qu’ils se mutualisent. Il existe un autre lien pérenne réactualisé et qui questionne le matérialisme faisant résonner sa parole du philosophe, du physicien scientifique et plus globalement du soignants, c’est la subjectivité. Désuète ou porteuse du Grâal, la subjectivité est le témoin modeste de la relation intime que l’humain entretient depuis la naissance jusqu’à la mort (ou celle de l’autre) avec ce qu’on appelle : « le mystère », donc « l’esprit. Est-ce que l’esprit ne fait que venir de nous ou est-il exogène à chaque être humain ? Nécessairement, nous avons besoin d’élargir le trait en direction de la sphère spirituelle. Spirituelle si l’esprit a une dimension pyramidale.

De l’humain, hors de sa sphère, cherchant en haut, cherchant en bas...

Je pense que nous entretenons depuis toujours une relation étroite, nous, les humains, avec nos champs de valeurs et plus profondément notre propre mystère. En effet, nous y sommes attachés comme un bon toutou à son « nonos », que ce soit par nécessité, par curiosité, par résilience où grâce à notre fabuleuse capacité à nous nourrir de nos propres « négations », à dénier ou bien supporter la somme de nos souffrances sans jamais lâcher prise, une sorte d’hypnose collective. En laissant cet aspect orthodoxe de côté, je me suis intéressé justement à ce qui s’entend plutôt du côté de l’approche positiviste, constructiviste, à ce que racontent les chercheurs, poètes, scientifiques, simples citoyens ou personnalités engagées depuis les années 70, et ce qui se passe depuis les vingt dernières années du côté de la conscience. J’ai découvert, et redécouvert, qu’il se crée des passerelles, entre l’immanence de l’Homme avec la nature depuis toujours, et les dernières découvertes multi-champs des « chercheurs célestes » ou « psychonautes » tels qu’on les nomme parfois.

L’idée que nous puissions « trouver des d’informations erronées » est une valeur en soi et un cheminement légitime, un apprentissage nécessaire et individuel appelé « expérience ». La simple idée que la conscience interroge notre rapport à la réalité

qui, elle-même, est soumise, pour reprendre Spinoza, « au premier genre de connaissance, une connaissance fondée uniquement sur la perception des effets dont on ignore les causes permet qu’on en tire des conclusions erronées ». Le matérialisme ne serait donc pas l’unique réponse. En soi, cela représente une piste d’exploration. Alors j’ai pensé, comme d’autres, qu’il n’y a pas d’objectivité de la réalité. La remise en question du matérialisme par la physique quantique aujourd’hui, mais pas seulement, la poésie depuis toujours, la philosophie, la psychologie transpersonnelle, nous invitent à développer nos acuités vers moins d’égotisme et revisiter notre relation à la matière, envisager les autres paradigmes disponibles, rêver de nouvelles idées tel Pierre Weil dans « L’homme sans frontières » expliquant que la conscience n’est pas cloisonnée à l’esprit mais est illimitée et ne lui appartient pas...

Conclusion, nous n’en serions qu’au début d’une nouvelle ère, même si les héritiers des chamans, pour ne citer qu’eux, nous aident dans ce cheminement. Nous avons nos perspectives propres et communes avec un futur à saisir.

Ainsi, c’est de là que cette toile a pris son envol.

Toile de 25/35 cm sur papier aquarelle Monelli. Techniques mixtes avec du brou de noix, de l’encre de Chine, du crayon mine noire, du pastel classique et perlescent, des feuilles de thé et de cuivre, du carton, des feuille « cristal » et du stylo bille.

Poésie d’Anouk Journo :


Laver son âme, c’est facile.

Il suffit de quelques ustensiles Tels qu’une corne à aube

Un tournevis velouté

Des vis et clous dociles.

Ensuite, l’inimaginable osons :

Parlons gaiement aux quatre horizons Afin d’assouplir vallées et monts

Et grâce à quelques coups de marteau Cabossons les mauvaises brindilles. Elles ne repousseront plus, non,

Mais deviendront algues de mots Humus de vagues et dunes libres... Ainsi, oui, promis, le tour est joué.




mardi 18 janvier 2022

Tableau Numéro 11 : « En passant par Eleusis »

 « En passant par Eleusis »


Me rappelant le travail sur les plantes d’Offman et de Gordon Watson interprétant les mystères d’Eleusis, j’ai laissé mon esprit s’en imprégner, et de même avec les travaux de James Fadiman et l’écriture de son « guide de l’explorateur psychédélique », ou encore « Le voyage aux confins de l’esprit » de Michael Pollan (professeur de journalisme à l’UC de Berkeley), ou encore plus proche de nous avec Olivier Chambon, ancien chef de clinique, médecin-psychiatre et psychothérapeute qui a créé le premier diplôme de psychothérapie intégrative, pionnier des thérapies de la conscience, qui a écrit « Chamans et Psy, un dialogue entre deux mondes » où il questionne la place que nous occupons dans l’univers, cette toile se voudrait être un reflet...de l’histoire.

Toile de de 60/80 cm sur papier aquarelle Monalli, réalisée avec du crayon mine noire, de l’encre de Chine, de la peinture au pastel, du carton, du fil de coton, des feuilles de cuivre, des feuilles de thé, du papier cristal et du brou de noix.

Poésie d’Anouk Journo :


La flamboyance de l’automne

Se déploie de monts en plaines


De rousses vignes sentent l’aubaine

Honorent le bal de l’éternité


Les vendanges glanent la beauté

Sans se lasser de ciel, jamais.

 






mardi 11 janvier 2022

Tableau numéro 10 : « Le Voyage extraordinaire de l’Hôtaime »

 « Le voyage extraordinaire de l’Hôtaime »


Cette poésie inspirante de Pablo Neruda consacre modestement la poésie picturale de cet ouvrage, avec un clin d'oeil pour Tom et Alexis… 


Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâce à ses yeux. Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l’habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur

de ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu. I

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

et son tourbillon d’émotions








celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu’il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n’a fuit les conseils sensés.

Vis maintenant!

Risque-toi aujourd’hui !

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d’être heureux !


Toile de 25 cm/ 35cm sur papier aquarelle Monalli. Réalisée à la mine noire, avec de l’encre de chine, du pastel, du carton et du papier Canson 90g, du papier cristal Canson, du coton et des feuilles de cuivre.

Poésie d’Anouk Journo :

S’enlacent
Glissent dans l’atmosphère S’amusent vallons ou monts
 Plumes d’air.





jeudi 30 décembre 2021

Parole d'un sage hopi

Le chef indien Hopi Aigle Blanc a commenté la situation actuelle :
Le moment que vit l’humanité peut être vu comme une porte ou comme un trou. La décision de tomber dans le trou ou de passer par la porte vous appartient. Si vous consommez les nouvelles 24 heures sur 24, avec une énergie négative, constamment nerveux, avec du pessimisme, vous tomberez dans ce trou, mais si vous en profitez pour observer, pour repenser la vie et la mort, pour prendre soin de vous et des autres, alors vous passerez la porte.
Prenez soin de votre maison, prenez soin de votre corps. Connectez-vous à votre foyer spirituel. Lorsque vous prenez soin de vous, vous prenez en même temps soin de tout le monde.
Ne sous-estimez pas la dimension spirituelle de cette crise. Adoptez la perspective d’une aigle qui voit tout d’en haut avec une vue plus large. Il y a une question sociale dans cette crise, mais aussi une question spirituelle. Les deux vont de pair.
Sans la dimension sociale, nous tombons dans le fanatisme. Sans la dimension spirituelle, nous tombons dans le pessimisme et la futilité.
Êtes-vous prêt à affronter cette crise ? Saisissez votre boîte à outils et utilisez tous les outils à votre disposition.
Apprenez la résilience à partir de l’exemple des peuples indiens et africains : nous avons été et sommes exterminés, mais nous n’avons jamais cessé de chanter, de danser, d’allumer un feu et de nous réjouir.
Ne vous sentez pas coupable si vous vous sentez béni en ces temps difficiles. Être triste ou en colère n’aide pas du tout. La résistance est une résistance par la joie !
Vous avez le droit d’être fort et positif. Et il n’y a pas d’autre moyen d’y parvenir que de maintenir une attitude belle, heureuse et lumineuse. Cela n’a rien à voir avec l’aliénation (ignorance du monde). Il s’agit d’une stratégie de résistance.
Lorsque nous franchissons le seuil, nous avons une nouvelle vision du monde car nous avons affronté nos peurs et nos difficultés. C’est tout ce qui peut être fait maintenant :
– La sérénité dans la tempête
– Restez calme, prier/méditer tous les jours
– Rencontrer le sacré tous les jours
– Résister par l’art, la joie, la confiance et l’amour.
Source : https://www.pressenza.com/.../le-chef-indien-hopi-aigle.../



samedi 18 décembre 2021

Tableau Numéro 9 : « Les arc-en-ciel de Félines sont des machines »

« Les arc-en-ciel de Félines sont des machines » : au centre, se trouvaient les personnages de fiction des années 70 créés par Gilbert Shelton dans  « Les fabuleux freaks Brothers et le chat», une série-phare du comics underground et d’une génération contestataire. Tout autour, un choix de smileys positifs, ponctuation plus contemporaine qui vient, tel un champ de fleurs qu’un fond d’écriture elfique a transformé, réaliser une danse porteuse de chance et de bonheur


Sans craindre les anachronismes et les sauts temporels, cette toile, tel un vortex hors de contrôle, se fragmente à partir d’une couronne construite sur les initiales de Félines-Minervois.


J’ai emporté des souvenirs joyeux de cette époque traversée avec mes deux frères au volant d’une comète en forme de clin d’œil avec, à son bord, le chat et son air goguenard qui, la tête posée sur sa patte, attend juste qu’on découvre ses dernières forfaitures.


Le lien avec la poésie underground est une nourriture qui vit encore et toujours, peut-être dans cette toile ?





Mon travail n’a pas de mérite car, en effet, ce sont ces transes dirigées par le crayon qui emportent le geste et font apparaître cette drôle de graphie, cette « déposition » au départ d’une incantation à la « « mine claire » s’organisant autour d’une guilde étoilée, pulsation du cœur lointain de ma vraie fratrie, pas celle des comics mais celle créée par nos parents et dont je me rappelle aussi avec bonheur. Dans tout cela et sans prétention, bien longtemps après, quand le monde a commencé de changer, le souvenir d’un chat exceptionnel est venu se graver dans ma mémoire à tout jamais, tels que le sont les membres de ma famille.

Je garderai son histoire secrète, partageant juste son nom : « Gadun », charmant smiley souriant, parce qu’il était « gauche » et que, quand même, sa date de naissance, le 1 mai, comme pour notre père, doit rester celle de la fête du travail.

Cette toile sera un cadeau très spécial.



Toile de 80/60 réalisée entre le 20 Novembre 2021 et février 2023.

Papier cartonné avec du crayon mine noire, de l’encre de Chine, du pastel et du stylo bille, des feuilles de thé, des feuilles de cuivre, de l’encre de Taïwan.


Poésie d’Anouk Journo :


Peindre les silences 


Sourire au-delà du chemin


Rêver l’eau de l’avenir 



Écrire la mémoire de la paume 


Offrir des regards de fougère 


Aux arcs-en-ciel si vivants.

 


 

 





samedi 11 décembre 2021

Tableau Numéro 8 : « La transmission du chapeau par grand-mère Nuage et ses Elfes »

Grand-mère et les Elfes, investis du grand pouvoir que leur confère  l’« alignement » avec la constellation d’Orion dans le « Grand chien » et le « Bouvier », transmettent la « connaissance » à celui et celle que le destin a mis sur leur chemin sous forme d’un chapeau couvert d’une poudre faite des ailes d’un papillon de nuit.

Le « Grand chien » qui se retrouve sur la robe de la grand-mère est une des constellations les plus brillantes du fait de la présence de Sirius, l’étoile la plus brillante après le Soleil. Une légende donnerait son origine à Orion et son chien pourchassant le lièvre dans le ciel.

L’autre constellation apparaissant également dans la robe de Grand-mère est la constellation du Bouvier, qui, d’après une légende serait à l’origine de l’invention de la charrue et aurait été également un vigneron nommé Icarius, qui autorisa Bacchus à inspecter ses vignes, lequel lui révéla le secret de la fabrication du vin.


Icarius invita alors ses amis déguster le breuvage, mais tous en burent trop et ne se réveillèrent que le lendemain, pensant qu'Icarius avait tenté de les empoisonner. Par vengeance, ils l'assassinèrent dans son sommeil. 

Ce travail m’a été inspiré par l’envie de représenter, avec le graphisme, un Nuage protecteur à l’entrée de l’atelier de création, mettant en scène la conjonction de l’esprit avec la matière uniquement possible grâce au paradoxe de « l’éveil » et du rêve.

Tableau sur planche de bois de 35/21cm avec des papillons de bois et de papier réalisé à de l’encre de Chine et du pastel.

Poésie d’Anouk Journo :


S’enlacent

Glissent dans l’atmosphère

S’amusent vallons ou monts


Plumes d’air

 







vendredi 24 septembre 2021

Tableau N°7 : « L’art de l’âme agit »

« L’art de l’âme agit » 


C’est en suivant une rêverie d’été, à Félines-Minervois, que j’ai choisi de commencer ce tableau. J’étais impressionné par les nuages qui entourent le village, ayant à l’esprit le travail géométrique et visionnaire des peintres Shipibos qui représentent des figures géométriques complexes et difficiles à reproduire pour provoquer une « captation de l’œil ». Captation chez celui ou celle qui regarde le monde animal, végétal, et celui des esprits, sont présents dans leurs dessins, leurs peintures, leurs tatouages qu’ils peuvent arborer avec un souci de « transe-formation » et de protection.
Ce qui m’intéressait vient de ce que leur représentation nécessite un apprentissage tout en faisant référence à un système de croyances codifié quasiment cryptique. De même, le graphisme sur les corps amérindiens des « Cashinahuas », qui « focalise » l’attention, enchâsse le regard autant qu’il représente des figures extérieures à leurs corps, créant une poésie du signe, réalisant une « clinique du symbolique » qui serait reliée à la nature par un langage mystérieux.
Par le graphisme, la rencontre est immédiatement « immersive » et chargée de toutes les « intentions ». On entre ainsi dans le cercle précieux et vertueux de « l’harmonie ». En passant par la nature, l'Homme se donne toutes les chances de pouvoir retrouver la sienne, à moins qu’il y soit déjà...
Particulièrement sensible à ce qui ne peut pas se réduire seulement à un acte poétique, mon travail, souvent, veut « ouvrir ». Extrait de mes voyages intérieurs, une serrure vers l’univers perceptuel et symbolique qu’inspire la présence à soi dans le monde. De ces entrelacs vécus, je voudrais souffler sur un fil d’or, une douce transe créative et chaude en direction de « l’observant ».
Faisant confiance à mon crayon, souvent un HB6 qui s’est bien comporté en traçant ce qu’il pouvait de ma relation dédiée quotidiennement à la « magie », je rends grâce, bien entendu, au soutien actif et sécurisant de ma belle Anouk. Elle qui me sait sujet filtrant, lecteur attentif des manifestations et autres signes du monde, là où justement "l'intention" poétique fut peut-être un premier écho.
L’art se veut sans faille afin que puisse souffler ce rien qui surgit tel quel.
Papier cartonné de 2mm avec du crayon mine noire, de l’encre de chine, du pastel et des éclats de feuilles d’or.

Poésie d’Anouk Journo :

Tout l’or des songes Claque et se dépose
Sur le charivari des rêves
Une brise d’écume
Jaillit d’une tranche de lune Et se nourrit de genièvre
Alors se déplient les feuillages Et un mage nous éclabousse D’embruns volages.



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