Renaissance
Ce tableau, réalisé sur papier craft blanc de 50x70 cm, a été créé avec de la mine de plomb noir, de la peinture pastel, de l’encre, des stylos bille, de l’acrylique et de la gomme arabique. Mon projet était d’illustrer le passage vers autre chose, le renouveau, la "Renaissance". L’intérêt pour la mythologie hopi m’a également inspiré.
L’image centrale représente une façade de la ville de Roquebrun (34).
"Renaissance" arrive à un moment où je retrouve une totale liberté après plus de 45 ans de service en psychiatrie et pédopsychiatrie, avec un engagement parallèle de 25 ans au SSSM 05 (Services de Secours et de Santé Médicalisés des Hautes Alpes), incluant une expertise en psycho-trauma. Se confronter chaque jour à la souffrance, à la survie, à la violence, à la vie qui se débat, et l’ineffable a marqué mon parcours.
Ce jour-là de l’année 2017, en plein été, alors que je commençais à savourer un changement de vie me permettant de me consacrer pleinement à la création, la vacuité et aux rêveries dans la nature, un incident surgit ; la tragédie humaine est à deux doigts de se produire de nouveau, alors que je suis tranquillement sur le rivage d’un fleuve, en famille, à Roquebrun.
Un enfant d’une dizaine d’années est en train de se noyer. Personne ne l’a remarqué. Mon regard tombe sur lui. Il coule, seule sa main est à la surface. Je me jette à l’eau pour l’extraire et le ramener à terre, auprès de sa mère, terrassée, impuissante.
C’est un petit garçon qui restera étonné d’être encore en vie.
Ce jour-là fut pour moi, de nouveau béni par la grâce des anges. L’indicible.
Grâce à cet enfant, je crois avoir pu découvrir que ce qui change, ce n’est pas l’être en soi, mais le cours du fleuve de la vie.