Bienvenue dans Le regard de Meichelus, héritier d’Eugène Delacroix par sa grand-mère, où la peinture et la littérature se font échos dans une danse magique, résistance subtile à l’ordinaire. Ce blog est un voyage surréaliste, une incantation poétique pour redécouvrir la beauté secrète du quotidien. Chaque texte, chaque toile, comme une clé mystique, ouvre des portes vers un ailleurs où l’art devient guide et la magie, souffle d’éternité, éclaire des chemins insoupçonnés.
vendredi 13 août 2021
Tableau N°5 : « L’appel du moineau et le cristallier »
Tableau N° 4 : « IIkààh » L’endroit par lequel les dieux viennent et vont »
Toujours inspiré par la fonction thérapeutique des peintures sur sable Navajos et Hopis, au départ de ce travail, « IIkààh ou l’endroit par lequel les
dieux viennent et vont » m’a été « soufflé » par la relation que les hommes entretenaient avec les dieux, dans une société où tout était relié. Le soleil et la « terre-mère » sont au centre cérémoniel de cette peinture qui utilise également les végétaux, les minéraux, le tout mixé, écrasé par des femmes. Les couleurs sont choisies ainsi que leur fonction symbolique, les formes y sont extrêmement précises et codifiées comme les peintures des moines tibétains sur leurs mandalas. Ces peintures sont, à l’origine, éphémères et elles sont détruites après usage afin que les hommes n’en fassent pas mauvaise utilisation.
Chaque peinture est censée être la reproduction de celle qui fut donnée par les dieux aux héros du chant et l’exacte copie mythique. Ici sont représentés des êtres surnaturels, figures mystiques, placés aux quatre points cardinaux ou en file, les uns à la suite des autres, groupés parfois par paires, hommes, femmes, vieux, jeunes avec des représentations sacrées : soleil, lune, éclairs, arbres, plantes, champs, étoiles, arcs en ciel...
Le chanteur est médecine-man, le sol sur lequel la peinture est déposée est balayé, le peintre a des aides. A la fin, le patient s’assied sur la peinture face à l’est...
J’ai, fidèlement, laissé descendre l’inspiration, pour que se devinent les formes à travers les ombrages du crayonnage et les petits points de l’encre. Les taches de couleurs copient celles utilisées sur les peintures de sable mais sont réalisées avec des pastels. Le trait a été déposé avec le plus de légèreté possible et suivant un jaillissement profond et ancré du geste...
J’ai eu besoin de poser d’autres éléments rattachés à une écriture plus kabbalistique ou ésotérique afin de mettre en relief cette dimension philosophique oubliée : dans le travail de guérison, le peuple Navajo qui se nomme « Dînéa », partage l’idée que l’harmonie, Hozro, est essentielle, le lien avec la beauté du monde est fondatrice du bien-être de chacun. Les croyances à partir du XVIIe jusqu’au XVIIIe siècle vont évoluer et seront colorées des luttes et batailles que subiront et mèneront ce peuple. Curieusement, notre conscience occidentale très « manichéenne » est en écho avec les changements qu’ont vécus les Navajos, suite au génocide subi à la fin du siècle dernier. Ce qui était partie intégrale de leur culture, leur croyances, vont sensiblement changer après les épisodes dits de « chasse aux sorciers ». Ce qui est bien et ce qui est mal est devenu plus important. Les médecine-mans ont adapté leur pratique, peu de sorciers ont survécu... Ce qui m’a inspiré pour cette toile, avec le cadre très codifié des peintures thérapeutiques, c’est un questionnement sur la part d’abstraction et de liberté que s’octroie aujourd’hui l’artiste médecin-man à une époque où l’esprit évolue en pensant se passer du spirituel. Les contraintes associées à la création s’entendent, inversement, quand le spirituel croit pouvoir se passer de ce que l’esprit catalogue et enferme, rejetant ses propres ressentis comme issus du « mal », les catastrophes deviennent alors inévitables. Ce qui est opérant dans le processus de guérison peut s’apparenter à un transfert avec l’immanence, l’éternel sans exclure la place du mal, comme facteur « déchu » de la création.
50 X 32, 8 cm sur papier Canson
Mine de crayon noir, pastels et calligraphie iridescente
Poésie d’Anouk Journo :
Des clématites sauvages
Sur les chemins émondés
Où nos pieds nus s’amusent...
Voilà des sols encore frissonnants De vents aimés
Mélangeant leurs langages
Hiver comme été
Tableau N° 3 : « Le chemin du pollen ou la voie de la guérison »
mercredi 16 juin 2021
Tableau N° 2 : « Passage de l’esprit dans un nuage. »
« Passage de l’esprit dans un nuage. »
J’ai suivi l’idée que pour les Hopis, les lieux, les objets, ne sont pas des « choses ». Les montagnes, les collines, les rochers, les sources ainsi que les phénomènes comme les éclairs, les nuages, la pluie, les arcs-en-ciel, la croissance des plantes... tout cela fait partie du Vivant, comme de vraies personnes et nous nous adressons à eux comme tels.
50 x 32, 5 cm sur papier Canson Crayon mine noire et pastels couleur
Poésie d’Anouk Journo :
L’œil du nuage capte le chant des arbres
La nacelle
Du vivant
Et ses filaments
Son clin d’atmosphère
Ses taquineries d’hirondelle
L’œil du nuage capte le chant des arbres
Ses auréoles de mycellium Ses racines folles
Ses effleurements de chat.
Tableau N° 1 : « La conscience est la nourriture de l’aigle. »
« La conscience est la nourriture de l’aigle »
Les peintures sur sable des tribus navajos suivent un cadre très strict et traditionnel que les artistes navajos reproduisent pour chacune de leurs œuvres. Dans la philosophie qui les anime, l’être et le monde sont pris en compte comme un même « ensemble »
La maladie est considérée comme un désordre, une sortie, une extraction de la « beauté », de l’hozro, du lien d’harmonie que les êtres humains sont censés entretenir avec la Terre, les plantes, les animaux, mais aussi entre eux lorsque le tissage est abimé. C’est primordial et cela peut être mis en danger par l’évolution qui n’est pas toujours positive au sein de notre société : laisser-aller, tabous franchis...
J’ai choisi de m’inspirer et de partir de certaines de ces peintures navajos ou hopis tout en laissant mon trait courir sur la feuille. J’ai cherché cet investissement, ce lien indéfectible qui devrait ouvrir chacun de nous en direction de l‘univers, pour ensuite me ré- approprier le trait et en faire émerger ce qu’il cache, au moment précis où je l’aborde, au moment où finalement je réalise que cette représentation n’est pas unique, et qu’elle forme le tableau.
J’ai beaucoup pensé à la délicatesse du geste lorsque l’artiste/soignant, chanteur et médecine-man dépose ses grains de sable colorés sur le fond sablonneux de la Terre , là où s’assoit le malade, dans cet espace particulier qui va servir de « réunificateur », donnant à l’œuvre une valeur temporelle et sacrée, cadeau pour « l’esprit ».
50 x 32, 5 cm sur papier Canson Crayon mine noire et pastels couleur
Poésie d’Anouk Journo :
Des pas se tracent peu à peu dans la neige des temps Et les arcs-en-ciel
Lentement ondoient vers un rapace de glace
Ouvrir les pages et les nourrir
Devient l’âme de l’encre si vous laissez
Vos coeurs rêver d’une conscience sans aigle.
Le boulanger de la Craquante

L’éléphant volant
L’éléphant volant
Ce qui a guidé mon crayon fut de représenter le processus de transfert dans mon travail de thérapie avec les enfants.
En développant le concept freudien de transfert, cette toile explore la dynamique complexe où les émotions, les désirs et les expériences des enfants sont projetés sur le thérapeute, créant un lien puissant et souvent inconscient.
"L’éléphant volant" symbolise cette légèreté apparente qui masque la profondeur et le poids des sentiments transférés. Cet animal majestueux, souvent perçu comme lourd et terrien, s’élève ici dans les airs, illustrant la manière dont les émotions peuvent transcender les limites ordinaires. Dans mon travail de thérapie, ce processus permet aux enfants de revisiter et de transformer leurs expériences intérieures, en projetant leurs espoirs, leurs peurs et leurs rêves sur une figure qui les guide.
Ainsi, cette œuvre ne se contente pas de capturer une image, mais elle incarne un voyage thérapeutique, où le transfert devient un outil essentiel pour comprendre et soigner.
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