vendredi 13 août 2021

Tableau N°5 : « L’appel du moineau et le cristallier »

Sans se défaire des ancrages qui viennent justifier la création, cette toile arrive avec une régularité de métronome pour créer un orbe poétique au-dessus de la têtes et effectuer son périple de révélation. Comme toujours, le trait reste guidé par ce mouvement de transe ou il descend jusque dans la main, léger et serein, demandant au corps d’être à la fois lisse et ténu. Le trait vient signer la douceur de l’air et la joie de vivre comme un étendard chevaleresque brandi pour que jamais ne s’éteigne la fibre numineuse et l’espace extra-atmosphérique.
Des êtres de lumières sous forme de bulles blanches, tels qu’apparus lors d’une cérémonies Hinipi (sweat-lodge) en territoire Navajo. Ainsi, comme aux premiers temps des hommes, sont présents sur le fond de la toile, des formes diverses, poissons, animaux et cœurs viennent se mêler aux couleurs pour signifier « l’énergie », et « l’harmonie ». Le cristallier pousse avec son bâton, la langue sortie d’une tête de poisson à coté d’un moineau/paon qui est, peut-être, lui, intéressé par les graines tournoyant autour de sa tête/vigne.
Des êtres multiples à demi végétaux peuplent le devant de la scène et semblent imbriqués les uns aux autres. Ils sont monochromes pour relever l’aspect magnético-magique de la couleur, miroir vibrant du sacré, occupant un espace individuel et collectif à la fois.
Cette toile N°5 est la continuité d’un travail plus global sur le lien qu’entretient la métaphore avec la poésie, le cœur avec l’esprit.
Toile de 42 x 60 cm sur papier cartonné Mine noire et encre de chine, stylo à bille.

Poésie d’Anouk Journo :

Petit, si fragile,
Son bec s’entrouvrait Empli de confiance il était
On lui donnait purée et amour Ensuite, sa tête dans les plumes, Il s’endormait durant le jour Jusqu’à ce que la faim
Lui ordonne de se réveiller
Son chant nous appelait
Alors au creux de nos paumes Nous le prenions
Et encore, nous lui offrions
De quoi lui insuffler le courage Des oiseaux
Puis un matin, il a déployé ses ailes Comment le raconter autrement,
C’est simple, vraiment,
Petit, si fragile, de la fenêtre il est parti Vers le ciel
Et parfois, le matin, on l’entend chanter Un peu, peut-être pour nous saluer Nous l’avons surnommé « Woody », Ne nous demandez pas pourquoi, c’est ainsi.




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