vendredi 13 août 2021

Tableau N° 3 : « Le chemin du pollen ou la voie de la guérison »





Traversant les eaux intérieures, cette toile m’a été inspirée par le cheminement particulier de l’être vers la réintégration au sortir de la maladie : l’idée même de « maladie », associée à une forme d’illusion mnésique, une trace endogène propre à l’être. Cette « mal à dit » romprait l’harmonie du Vivant dans sa relation complète et inéluctable avec la beauté, l’harmonie.
Un rupture, en quelque sorte, dans le continuum du soi, tel que l’exprime Ramana Maharishi dans ses conversations, rupture qui viendrait nourrir l’illusion très occidentale que nous ne sommes qu’un et indivisibles. Nous ne pouvons pas être durant toute notre vie en parfaite immersion au sein de l’harmonie : il existe des phases de ruptures, même chez les peuples traditionnels tels que les Navajos. Pour exemple, les traditionnels chants et peintures sur sable, outils avec lesquels le peuple arrive à guérir. Grâce à leurs chants, leurs danses, leurs oeuvres très codifiées modifient les corps et l’esprit en conscience, lui donnant une chance de renouer avec son essence. J’ai choisi d’utiliser la « voie du pollen », une peinture sur sable traditionnelle employée dans les rites de guérison. C’est en m’inspirant de celle-ci que j’ai laissé courir le crayon et sa myriade d’ombres et de lumières, de petits points et de rythmes afin que transparaissent librement formes et images, celles qui voulaient bien se découvrir à mes yeux, telle une histoire à un moment précis de la création. Un hasard qui n’en est pas un, mêlant sans gêne la tradition hébraïque et la kabbale comme la peinture aborigène. Enfin, présent à moi-même avec une seule volonté, j’ai choisi d’adoucir mon geste en exprimant un immense merci à « l’harmonie », à « Hozro »
Cette trajectoire a laissé, tel un parfum nouveau, la certitude qu’être complet passe par des étapes et que nous ne sommes pas les seuls artisans de notre santé, même si nous sommes des êtres indivisibles. Les ruptures peuvent êtres anciennes, inconnues et parfois aussi, « objets significatifs » non pas d’erreurs mais de traces courantes d’un chemin de vie qui prend conscience.
50 x 32,2 cm terminée le 7 juillet 2021 sur papier Canson
Réalisée avec de la mine de plomb, de l’encre de Chine, du pastel et de la dorure iridescente.

Poésie d’Anouk Journo :

Pas à pas, fouler les graminées Sentir sous la plante des pieds L’émerveillement de la déraison
Le raisin sauvage au bord du sentier
L’attente sage d’une main Ailée.






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