lundi 4 avril 2022

Tableau numéro 16 : « Voyageur de l’invisible »

Dans « Voyageur de l’invisible », avec les différentes épaisseurs du trait, l’appui de la main et les nuances alternées de gras et de maigre, un jeu précis se dessine enjambant signes et autres symboliques empruntés aux surréalismes, envoutés d’un parabolique jet de la main, qu’un rien de fantastique a projeté à l’intérieur de mon cinéma. C’est de là que s’y coud un lien complice avec l’invisible lui donnant un soupçon de visible. De là également d’où je suis parti, j’ai cherché à donner à ce qui « pré-existait » de la dissolution de mon crayon, un partage, trait après trait, pointe après pointe,  d’une de ces douces rêveries de l’autre monde d’où je suis, « expert en riance ». Un plus fin sentiment de joie et de merveilleux extrait des entraves du réel, sans  l’unique raison, sans point d’appui pour  l’unique secours de la déraison. Ainsi j’ai apprécié de me laisser envahir par la douceur poétique d’un coucher de soleil, d’un parfum soulevé par la brise, d’une bourrasque faisant sursauter mon chien jusqu’à la nuit des étoiles élevée en cette fin de l’hiver. 

D’ici, je continue de chanter la terre, la vie des arbres et des animaux totem, de ces fleurs qui s’entremêlent dans tes cheveux en croisant quelque mystérieux courant émeraude trouvé dans la salle de bain de d’Achylie, bien avant la disparition d’Eleusis.

 Ainsi, en révélant le secret des Anciens à mon tour, c’est l’histoire, tel un enregistrement issu des cieux que, croyant la capter, je mets à jour.

Toile réalisée sur papier aquarelle 70/50 cm avec des crayons mines noires, de l’encre de chine, de la peinture pastel classique et perlescente, du carton d’emballage.

Poésie d’Anouk Journo :

Ailes blanches ciselées d’écume Déployées comme le soleil

Il frôle à peine le miroir de l’eau

Au-dessus des vaguelettes, il vole Et ondoie, caressé par Éole,

Vers une forêt d’âmes vives

Alors, au creux d’un pin d’Alep Il devient papillon...

Un papillon de la brume amie.




samedi 19 mars 2022

Tableau numéro 15 : « Au coeur de l’univers »

Cette toile est une pure invitation au voyage et à la rêverie, une composition médiumnique autour du merveilleux. Un échange vibratoire inspiré des tankas tibétains comme des illustrations de

Jules Verne...

Toile de 80/60 cm sur papier aquarelle avec de l’encre de Chine, du crayon graphite, de l’aquarelle classique et de l’aquarelle iridescente, du carton, des feuilles de thé ....

Poésie d’Anouk Journo :


Un colibri joueur

Se pose sur le souffle d’une brise


Silencieusement

Son petit bec éteint les incendies


Au cœur de l’univers, il est

Pur joyau du jour et de la nuit


Bercé par les vents, son chant transporte 

Les âmes meurtries.




mercredi 2 mars 2022

Tableau Numéro 14 : « Le guerrier de la paix  »

 « Le guerrier de la paix » - Toile de 25/35 cm


L’art peut-il changer le monde ?

Cette toile m’a permis de commencer à centrer mon utilisation du crayon mine avec le carton sur papier aquarelle, en cherchant l’équilibre que la matière suscite chez moi dans les sensations auxquelles la matière me renvoie. En effet, le mélange des matériaux agit sur la toile et peut laisser apparaître, tel le révélateur du photographe, ce qui est en deçà de la forme et de la matière, une énergie primordiale, une énergie à la fois nouvelle, bonne où mauvaise et « art-quaïque » comme un cri primal. En partageant, en mettant en commun ces matières pour les dépasser, il en résulte, chez celui ou celle qui créée et regarde, une possible association, une alchimie que ressuscite l’énergie du matériau. Le minéral et le végétal, simple symbiose menant l’un à la couleur, l’autre à la forme, nous indique ce qui nous entoure en permanence, une conscience détachée de nous, un message unique, une énergie issue du vivant comme du cosmos, quand l’homme libéré de ses entraves peut percevoir la nature qui l’entoure.

« Le guerrier de la paix » est une toile qui parle du rythme, de l’intention de retrouver les battements de la vie en harmonie avec les battements de la terre et du corps quand le niveau de conscience s’élève et permet, avec la transe par exemple, de s’extraire de « l’archaïsme ».

Et puis il y a le dessin. Le particularisme de cette toile est lié au particularisme fantastique et surréaliste des artistes magiciens, que ce soit celui du meilleur ami, du psychiatre, du chaman, de l’écrivain où de qui que ce soit sachant transformer le réel en acte magique. Celui (ou celle) qui cherche au-delà des apparences et qui trouve, de sa vision profonde, une communion parfaite avec les éléments fondamentaux. L’assurance qu’à partir d’une vision spirituelle, et la confiance en l’existence, qu’une autre réalité pourrait être un remède à la santé qui change le monde.

Si la pratique artistique et le rituel cérémoniel peuvent s’accorder dans un niveau plus élevé de conscience, tel un voyage léger, en ré-ouvrant les yeux pour laisser aller l’imagination.

La toile appartient toujours à celui ou celle qui regarde, elle n’est plus à son géniteur. Comme le rythme régulier du tambour produit une énergie sonore hypnotisante survient le simple détachement, l’intemporel.

Pouvoir montrer que le voyage vers le monde du rêve est l’étape... Une voie existe, un voyage moins médiatisé pour se ré-accorder aux différentes dimensions de notre être et nous émanciper.

Après que nous soyons passés devant le gardien du feu sacré, tenant fièrement le « bâton égotique », en place du désir, le crayon mine se déplace pour se dépouiller des certitudes qui le figent. Ainsi se présente le guerrier de la paix, avec l’acceptation de sa décomposition, se fournissant à lui-même l’aide, nécessaire et indispensable autant que rapide à sa recomposition, pour que de nouveau un accès libre et fluide se signe devant l’amour éternellement présent.

Dans ce cadre, l’art ne pourrait-il pas ouvrir une voie à la pyramide spirituelle de l’être ? En imaginant que les représentations que l’humanité se forge du réel changent, le monde ne redeviendra jamais comme avant. Même si la « transe-formation » en profondeur s’avère lente et imprévisible, elle n’en serait pas moins un « essence ciel « pour chacun et chacune...

Et cela commence maintenant.

Toile de 25/35 cm

Réalisée sur papier aquarelle aux crayons mines noires, avec de la peinture pastel, du brou de noix, des feuilles de thé, du carton, du fil de coton, du stylo bille et de l’encre à dorer.

Poésie d’Anouk Journo :


Il guette les flocons esseulés

Les amas de neige encore pure

Les pas de l’aube sur l’herbe mouillée

L’hiver enrobé d’un soleil de miel

Il accueille les premières fougères Les rosiers autour de son souffle

Les flaques de brume sur son nez Les moineaux au creux de sa paume.

Le guerrier de la paix est là, si près

si loin.



samedi 29 janvier 2022

Tableau numéro 13 : « La fin du paradoxe de la poule »

«  La fin du paradoxe de la poule »


Fin de la question ancestrale, qui de l’œuf ou de la poule était là en premier ? Je peux dire par expérience que laisser cette question de côté permet de donner l’avantage aux deux sans risquer d’en perdre aucun. On minimise le risque de se tromper et on optimise les chances d’arriver à ses buts.

Toile de 25/35 cm, Technique mixte : carton, papier-aquarelle Monelli, papier Canson 120 gr, feuille de thé, encre de Chine, pastel, stylo bille...

Poésie d’Anouk Journo :


La réalité mordante a soudain rattrapé mon rêve canin

Un songe poilu, oui, auquel j’avais cru Mais ses crocs m’ont happée ce matin Ses crocs ignorés

Ses crocs

Jamais je n’aurais pu l’imaginer Pourtant telle est la vérité :

Son regard de phoque n’est qu’un leurre Un paradoxe incarné

Aujourd’hui bel et bien terminé.



jeudi 27 janvier 2022

Tableau numéro 12 : « Médecine de la conscience »

 « Médecine de la conscience »


Avec cette toile, je me suis laissé aller sur un fil de réflexion forçant les liens entre médecine et métaphysique afin qu’ils se mutualisent. Il existe un autre lien pérenne réactualisé et qui questionne le matérialisme faisant résonner sa parole du philosophe, du physicien scientifique et plus globalement du soignants, c’est la subjectivité. Désuète ou porteuse du Grâal, la subjectivité est le témoin modeste de la relation intime que l’humain entretient depuis la naissance jusqu’à la mort (ou celle de l’autre) avec ce qu’on appelle : « le mystère », donc « l’esprit. Est-ce que l’esprit ne fait que venir de nous ou est-il exogène à chaque être humain ? Nécessairement, nous avons besoin d’élargir le trait en direction de la sphère spirituelle. Spirituelle si l’esprit a une dimension pyramidale.

De l’humain, hors de sa sphère, cherchant en haut, cherchant en bas...

Je pense que nous entretenons depuis toujours une relation étroite, nous, les humains, avec nos champs de valeurs et plus profondément notre propre mystère. En effet, nous y sommes attachés comme un bon toutou à son « nonos », que ce soit par nécessité, par curiosité, par résilience où grâce à notre fabuleuse capacité à nous nourrir de nos propres « négations », à dénier ou bien supporter la somme de nos souffrances sans jamais lâcher prise, une sorte d’hypnose collective. En laissant cet aspect orthodoxe de côté, je me suis intéressé justement à ce qui s’entend plutôt du côté de l’approche positiviste, constructiviste, à ce que racontent les chercheurs, poètes, scientifiques, simples citoyens ou personnalités engagées depuis les années 70, et ce qui se passe depuis les vingt dernières années du côté de la conscience. J’ai découvert, et redécouvert, qu’il se crée des passerelles, entre l’immanence de l’Homme avec la nature depuis toujours, et les dernières découvertes multi-champs des « chercheurs célestes » ou « psychonautes » tels qu’on les nomme parfois.

L’idée que nous puissions « trouver des d’informations erronées » est une valeur en soi et un cheminement légitime, un apprentissage nécessaire et individuel appelé « expérience ». La simple idée que la conscience interroge notre rapport à la réalité

qui, elle-même, est soumise, pour reprendre Spinoza, « au premier genre de connaissance, une connaissance fondée uniquement sur la perception des effets dont on ignore les causes permet qu’on en tire des conclusions erronées ». Le matérialisme ne serait donc pas l’unique réponse. En soi, cela représente une piste d’exploration. Alors j’ai pensé, comme d’autres, qu’il n’y a pas d’objectivité de la réalité. La remise en question du matérialisme par la physique quantique aujourd’hui, mais pas seulement, la poésie depuis toujours, la philosophie, la psychologie transpersonnelle, nous invitent à développer nos acuités vers moins d’égotisme et revisiter notre relation à la matière, envisager les autres paradigmes disponibles, rêver de nouvelles idées tel Pierre Weil dans « L’homme sans frontières » expliquant que la conscience n’est pas cloisonnée à l’esprit mais est illimitée et ne lui appartient pas...

Conclusion, nous n’en serions qu’au début d’une nouvelle ère, même si les héritiers des chamans, pour ne citer qu’eux, nous aident dans ce cheminement. Nous avons nos perspectives propres et communes avec un futur à saisir.

Ainsi, c’est de là que cette toile a pris son envol.

Toile de 25/35 cm sur papier aquarelle Monelli. Techniques mixtes avec du brou de noix, de l’encre de Chine, du crayon mine noire, du pastel classique et perlescent, des feuilles de thé et de cuivre, du carton, des feuille « cristal » et du stylo bille.

Poésie d’Anouk Journo :


Laver son âme, c’est facile.

Il suffit de quelques ustensiles Tels qu’une corne à aube

Un tournevis velouté

Des vis et clous dociles.

Ensuite, l’inimaginable osons :

Parlons gaiement aux quatre horizons Afin d’assouplir vallées et monts

Et grâce à quelques coups de marteau Cabossons les mauvaises brindilles. Elles ne repousseront plus, non,

Mais deviendront algues de mots Humus de vagues et dunes libres... Ainsi, oui, promis, le tour est joué.




mardi 18 janvier 2022

Tableau Numéro 11 : « En passant par Eleusis »

 « En passant par Eleusis »


Me rappelant le travail sur les plantes d’Offman et de Gordon Watson interprétant les mystères d’Eleusis, j’ai laissé mon esprit s’en imprégner, et de même avec les travaux de James Fadiman et l’écriture de son « guide de l’explorateur psychédélique », ou encore « Le voyage aux confins de l’esprit » de Michael Pollan (professeur de journalisme à l’UC de Berkeley), ou encore plus proche de nous avec Olivier Chambon, ancien chef de clinique, médecin-psychiatre et psychothérapeute qui a créé le premier diplôme de psychothérapie intégrative, pionnier des thérapies de la conscience, qui a écrit « Chamans et Psy, un dialogue entre deux mondes » où il questionne la place que nous occupons dans l’univers, cette toile se voudrait être un reflet...de l’histoire.

Toile de de 60/80 cm sur papier aquarelle Monalli, réalisée avec du crayon mine noire, de l’encre de Chine, de la peinture au pastel, du carton, du fil de coton, des feuilles de cuivre, des feuilles de thé, du papier cristal et du brou de noix.

Poésie d’Anouk Journo :


La flamboyance de l’automne

Se déploie de monts en plaines


De rousses vignes sentent l’aubaine

Honorent le bal de l’éternité


Les vendanges glanent la beauté

Sans se lasser de ciel, jamais.

 






mardi 11 janvier 2022

Tableau numéro 10 : « Le Voyage extraordinaire de l’Hôtaime »

 « Le voyage extraordinaire de l’Hôtaime »


Cette poésie inspirante de Pablo Neruda consacre modestement la poésie picturale de cet ouvrage, avec un clin d'oeil pour Tom et Alexis… 


Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâce à ses yeux. Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l’habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur

de ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu. I

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

et son tourbillon d’émotions








celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu’il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n’a fuit les conseils sensés.

Vis maintenant!

Risque-toi aujourd’hui !

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d’être heureux !


Toile de 25 cm/ 35cm sur papier aquarelle Monalli. Réalisée à la mine noire, avec de l’encre de chine, du pastel, du carton et du papier Canson 90g, du papier cristal Canson, du coton et des feuilles de cuivre.

Poésie d’Anouk Journo :

S’enlacent
Glissent dans l’atmosphère S’amusent vallons ou monts
 Plumes d’air.





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 « Juste après La Chapelle » est une toile de 60/80 cm réalisée en trois mois et demi. Faite au crayon mine noire, au brou de noix, à l’encr...