« Equilibrium zéLé »
L’idée dans cette toile se cache autour de « Aequus : égal et libra: balance, poids » c’est-à-dire ce qui est à l’œuvre de « part égale » entre « liberté » et « l’équi-libre ».
Une question : du groupe et de l’individu, de l’art brut et de l’art visionnaire, de la tradition et de la modernité, de la monoculture et du multiculturalisme, de « l’ambivalence » sans la schizophrénie: comment maîtriser l’espace-temps visionnaire qui serait le lien avec « la source, la nature, les résonances morphiques », le « sacré », et dépasser l’obsolescence programmée et permanente que suscitent l’individualisme et la science matérialiste dans notre société ?
Une société qui « dévorerait » toute coexistence, par autophagie et narcissisme, en entretenant l’illusion d’un individualisme fort, un choix de « l’être » qui, de fait, n’en a pas...
De l’impatience toujours plus, au vécu du « temps présent » perçu parfois comme une révolution petite bourgeoise par une jeunesse névrosée, un changement normatif sans saveurs, quelle chance reste-t-il au sacré de trouver sa place ?
La remise des ailes du moulin de Félines-Minervois en écho à mon intuition, une expression/outil pouvant refléter une vision romantique et désuète opposée à la « vente au gain de temps obsolète ».
Ma métaphore, en quelque sorte offerte au « désir » que l’harmonie soit dans l’environnement proche une possibilité ? De fait, elle l’est !
Simple regard poétique posé sur une belle action, soutenue par ce trait intuitif redonnant sa place à une vraie révolution, celle de l’être complet, « l’être philosophique ».
Valorisation hors marketing, le moulin de Félines avec ses ailes fluides chante l’harmonie des vents. Comment vivre dans deux espace-temps sans perdre son identité, ni renier ce que l’on est ?
Comment occuper une position digne sans craindre d’avoir une personnalité « bi-face » à la Janus ? Vivre une double appartenance sans entraîner un dédoublement menant à l’indécision ? Comment ne pas perdre l’équilibre ? Ne pas être en rupture, résister ? Sinon en choisissant la « voie symbolique »…
La « latéralisation de la pensée, d’un coté l’art, la création, l’imagination, la perception holistique, et de l’autre l’analyse, les mathématiques, l’abstraction… Cela nous amènerait à raisonner en appliquant des stratégies pratiques et visuelles, voire multi-sensorielles au détriment d’une approche qui se voudrait globale. Est-il possible de se libérer du réel ? Et d’entrer dans la métaphore librement ?
L’abscisse reconnue des poètes pourrait être : « Ne pas se laisser voler le sacré » à ses dépens et soumettre le réel.
Alors que le moulin de Félines a retrouvé ses ailes, l’L déposé hors texte peut devenir symbolique d’une continuité pour l’artiste.
Un optimisme poétique voit se réaliser, derrière l’ambivalence propre à l’être, une opération de grand écart entre deux mondes qui ne sont pas antinomiques.
Un nouvel équilibre est à atteindre tandis que nos certitudes se délitent, ouvrant le champ des possibles…
M.
Toile sur papier du moulin de Brousse-et-Villaret 38,7 x 19,3
Encre de chine, crayon mine noire, pastel et feuille d’or
Un pont naturel de marbre rose
Pour nos amies coccinelles
Au loin, le moulin en pause
Aux ailes éternelles
Dans la garrigue craquante
Ça s’écoute, ça se sent !
Les yeux sous l’or des figues
Le nez au sein des ombrelles
La sarriette, le thym et la pluie
Dessinent le lointain